La nouvelle du décès hier de Samia Zennadi, éditrice, est tombée tel un couperet. Cofondatrice avec son mari, Karim Chikh, des éditions Apic (2003), elle était très estimée dans le monde de l’édition.
L’émoi est total. «Pensées chargées de peine pour l'éditrice Samia Zennadi, qui nous a quittés si soudainement ce matin. Nos pensées vont également à Karim Chikh, son mari, avec lequel elle a créé, en 2003, les éditions APIC, ainsi qu'à leur fille Ines. A eux deux, ils ont créé une maison à l'identité singulière, lieu d'une pensée alternative, de la marge, une pensée engagée aussi, qu'incarnait avec tant de présence Samia», lit-on dans un post des éditions Barzakh. Avec son mari Karim, ingénieur électrotechnicien, Samia, archéologue, a fondé une maison d’édition engagée. «Les éditions qui ''tombent à pic'', nous avons souvent travaillé avec des auteurs qui sont tombés à pic, ''Apic, ça pique !'' avec des textes qui dérangent, qui suscitent des questionnements, à contre-courant», aiment-ils se présenter.
Le directeur des éditions Chihab, Azeddine Guerfi, parle d’«une grande amie et figure marquante du monde littéraire. Cofondatrice, avec son époux Karim, de la maison d’édition Apic, elle était une fervente passionnée de littérature africaine, auteure et une militante engagée». Auteur publié par Apic, Djawad Rostom Touati a exprimé son «immense affliction» suite à la mort de son éditrice. «Je perds une sœur, le monde de la littérature et de la culture perd un pilier de l'édition algérienne et africaine, et l'Algérie une patriote intègre et dévouée.
Toutes mes pensées les plus affectueuses vont à son époux, mon frère Karim Chikh, et à sa fille Ines.» Responsable culturel, Malika Sadeg évoque une «éditrice dynamique, passionnée et toujours engagée, elle a marqué notre domaine par son énergie et sa bienveillance».
Le journaliste Walid Bouchakour fait, lui aussi, l’éloge d’une femme de culture et de conviction : «Entre son enthousiasme communicatif et ses redoutables coups de colère, Samia ne faisait rien dans la demi-mesure. Je garde un excellent souvenir de notre séjour à Bamako, où Samia avait tissé des liens artistiques et humains forts.»
L’admiration pour l’éditrice engagée va au-delà des frontières nationales.
Son engagement pour l’épanouissement de la culture africaine était reconnu. «Toute la famille de la Rentrée littéraire est en deuil après l'annonce de son décès. Samia Zennadi, éditrice algérienne, membre du comité d'organisation de la Rentrée, nous a quittés. Elle était une présence indispensable, pleine d'énergie et de dévouement, ceci dès la toute première édition de la RL», note un post Facebook de La Rentrée littéraire du Mali. Samia Zennadi a été enterrée, hier, au cimetière de Oued Tarfa (Alger).