Clôture du festival du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbes : Africa 45 60 décroche la première place

12/12/2023 mis à jour: 01:06
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Scène de la pièce Africa 45 60

Le jury, présidé par l’enseignant universitaire, Azouz Benamar, a décidé d’accorder le ticket de qualification au 16e Festival national du théâtre professionnel d’Alger (FNTP), qui se déroulera du 22 au 31 décembre, à une pièce mise en scène par le jeune Adel Touil, assisté de Imed Hamou, d’après un texte d’Ould Abderrahmane Kaki, Ifrikya qabla I (Ifrikya avant 1). 

Construit sous forme d’une succession de tableaux dynamiques, liés par des chorégraphies colorées, le spectacle évoque tous les «combats» de l’Afrique contre les différentes occupations occidentales et contre l’exploitation des richesses du continent. La musique rythmée d’Abdelkader Soufi et la chorégraphie changeante de Khaled Gourinet ont donné au spectacle Africa 45 60, l’allure d’une comédie musicale occupant tout l’espace, meublé par des masques africains, des tambours et des bâtons. Un travail a été fait sur les costumes pour rester dans les nuances africaines sans tomber dans les raccourcis et ou le folklore. Le meddah (Aness Ziane) déroulait le fil conducteur du récit en gardant l’essentiel des «messages» de Kaki, dits à une époque particulière de l’histoire du continent. Dame Afrique est représentée aussi par une narratrice exprimant, par intermittence, ce qui préoccupe l’Afrique et ce qui fait rêver les Africains.  

Notre espoir est de voir l’Afrique unifiée

«Nous avons actualisé le texte pour introduire les conditions de l’Afrique d’aujourd’hui. Notre espoir est de voir l’Afrique unifiée. Je vous avoue que le texte était plus grand que nous en tant que jeunes. Il fallait que je discute bien avec les comédiens pour saisir tous les messages de Kaki. Nous avons répété pendant six mois pour mieux maîtriser le sens et les significations du texte», a confié Adel Touil. Dans le texte actualisé, il est question, par exemple, de réunification du Soudan qui était, avant la division, le plus vaste pays en Afrique. Le Soudan est connu aussi par ses terres fertiles. «Notre appel est que l’Afrique soit construite par les Africains. 

Pour le titre, le 60 évoque le soixantième anniversaire de l’Indépendance du pays et pour le 45, c’est l’âge de l’association El Moudja où nous avons tous été formés et appris les rudiments du théâtre. J’ai travaillé pour le spectacle avec des jeunes dont le plus âgé à 25 ans. Nous travaillons ensemble depuis 2016», a expliqué Adel Touil. Africa 45 60 est la première pièce mise en scène par Adel Touil. L’association El Moudja, créée en 1978 et située actuellement à l’ancienne école primaire Ould Salah Miloud, à Mostaganem, est dirigée actuellement par l’homme de théâtre et le comédien Boudjemaâ Djillali. La deuxième place du festival de Sidi Bel Abbès est revenue à la pièce Naker Lahsan de Youcef Taouint du Mouvement théâtral de Koléa (MTK) et la troisième à la place Douar el amyane de Mohamed Mustapha Yahiaoui de l’association Théâtro de Tiaret.
 

Jeu collectif

Le jury, composé également de Tounes Aït Ali, Abdelhalim Bouchraki, Hakim Hadidi et Chikhaoui Hadj Houari, a relevé, dans ses recommandations,  que certaines pièces souffraient de faiblesses et de carences liées à l’occupation de l’espace scénique, à l’actorat et la scénographie. Azouz Benamar a salué le travail fait par l’équipe de la pièce Africa 45 60 surtout en matière de jeu collectif. Une pièce qui réunissait, selon lui, tous les éléments d’un spectacle théâtral. «Un spectacle beau à voir et qui a plu au public», a-t-il noté. 

Six pièces ont participé au 13e Festival culturel local du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbès, qui s’est déroulé du 7 au 10 décembre, au Théâtre régional de la capitale de la Mekerra. Le commissaire du festival, Rachid Djrourou, a veillé à rendre hommage à certains artistes, comme Souad Sebki. Il a invité le scénographe Yahia Benamar, qui est établi en Allemagne, à présenter, avant la cérémonie de clôture, une performance, Manifesto 1, avec la participation du metteur en scène Okbaoui Cheikh. 

Pour rappel, Driss Gargoua, enseignant à l’université de Sidi Bel Abbès, a présenté une étude-bilan des douze ans du festival, lors d’un débat organisé le 8 décembre. C’était la première fois qu’un festival de théâtre fait son bilan artistique, technique et intellectuel.

 Fayçal Métaoui
 

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