Le Festival de Cannes s’est clôturé après douze jours de projections, de rencontres, de conférences de presse, de shows et de pronostics. Parmi les 70 films qui étaient en sélection officielle, 21 films se sont confrontés pour décrocher la Palme d’or, présidé cette année par le réalisateur suédois Ruben Östlund qui, rappelons-le au passage, a décroché la Palme d’or en 2022 pour son film The Square.
La cérémonie de clôture du 76e Festival de Cannes a été animée par l’actrice française Chiara Mastroianni. Ainsi la réalisatrice française a remporté haut la main la Palme d’or pour son film Anatomie d’une chute. Le synopsis du film revient sur l’histoire du couple Sandra, Samuel et leur fils mal voyant de 11 ans, Daniel, vivant depuis un an isolé à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de la maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple. Il est à noter que le film en question s’inspire de faits divers. La réalisatrice retrace le procès d’une autrice allemande (Sandra Hüller) accusée aux assises du meurtre de son mari, dans leur chalet des Alpes françaises. D’une durée de 2h30, Anatomie d’une chute sortira en salles le 23 août prochain.
En recevant son prix des mains de l’actrice et de la productrice américaine Jane Fonda, la cinéaste française de 44 ans a dénoncé la manière dont le gouvernement français avait «nié de façon choquante» la protestation contre la réforme des retraites. «Ce schéma de pouvoir dominateur, de plus en plus décomplexé, éclate dans plusieurs domaines», a-t-elle ajouté, estimant que le pouvoir cherchait aussi à «casser l’exception culturelle sans laquelle (elle) ne serai(t) pas là aujourd’hui». La ministre de la Culture Rima Abdul a répliqué immédiatement sur les réseaux sociaux en affirmant que «ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas».
Le Grand Prix a été attribué à The Zone of Interest du Britannique Jonathan Glazer. Un film qui aborde la vie de famille du commandant du camp d’extermination nazi d’Auschwitz, pour rappeler «la banalité du mal». Le lauréat a reconnu que chaque étape de son projet a traversé des difficultés mais «nous y sommes arrivés», a indiqué sur scène le scénariste, avant de rendre hommage au romancier Martin Amis, dont le livre, qui porte le même nom, a inspiré son long-métrage et qui est décédé la semaine passée, le lendemain de la projection du film en compétition sur la Croisette.
Pour sa part, le film Les Feuilles Mortes du cinéaste Aki Kaurismäki a remporte le Prix du jury. La sortie en salles de ce film est prévue le 20 septembre prochain.
De son côté, le Japonais Koji Yasusho empoche le prix d’interprétation masculine pour Perfect Days. «Je veux particulièrement remercier Wim Wenders et le coscénariste (...). Vous avez créé un personnage magnifique», a-t-il dit, ému, sur scène. Dans ce film, Koji Yasusho incarne Hirayama.
Ce dernier est un salarié des toilettes publiques à Tokyo. Bien que réservé et peu bavard, il va au fil du temps s’ouvrir aux autres. Merve Dizdar, remporte, elle, le prix d’interprétation féminine pour Les Herbes Sèches du réalisateur Nuri Bilge Ceylan. La lauréate a dédié son prix à toutes les femmes qui mènent une lute pour surmonter les difficultés à exister dans ce monde et garder espoir.
Le prix de la mise en scène est attribué à La Passion de Dodin Bouffant, du Français Tran Anh Hung. Ce drame historique se déroule au XIXe siècle, mettant en scène une cuisinière hors pair et éprise de liberté, courtisée par son employeur. Il s’agit d’une adaptation du roman suisse La Vie et la passion de Dodin-Bouffant Gourmet (1924) de Marcel Rouff. Monster de Yuji Sakamoto remporte le prix du scénario. Un scénario bien ficelé qui met l’accent sur le comportement préoccupant du jeune Minato. Sa mère, qui l’élève seule depuis la mort de son mari, décide de confronter l’équipe éducative de l’école de son fils.
Le professeur de Minato semble être responsable des problèmes de son fils. Au fur et à mesure que l’histoire progresse, «la vérité se révèle bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ…» Enfin, L’Arbre aux papillons d’or, du Vietnamien Pham Thien An, a reçu la Caméra d’Or, et 27 de Flora-Ana Buda remporté le prix du meilleur court-métrage.
N. C. et AFP