Le leader du Front Polisario, Brahim Ghali, a rappelé avec insistance l’idée que «le peuple sahraoui est déterminé à arracher la victoire, peu importe le temps que cela prendra, quels que soient les sacrifices et le prix à payer».
Le président de la RASD et également secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, s’est rendu hier dans la wilaya de Boumerdès où il a assisté à la clôture de la 11e édition de l’université d’été des cadres de son pays organisée à la faculté de Boudouaou du 2 au 14 du mois en cours.
Accompagné par une forte délégation, composée de responsables de son pays, des autorités civiles et militaires de la wilaya hôte ainsi que des amis de la cause sahraouie, M.Ghali a été longuement applaudi par l’assistance. Moustache bien taillée et vêtu d’un costume gris, le chef du front Polisario a mis de côté pour un temps sa djellaba blanche mais pas «sa détermination à poursuivre le combat contre l’occupant marocain».
Avant d’évoquer les exactions de ce dernier et le combat de son peuple pour l’autodétermination, il a tenu à rendre un vibrant hommage à l’Algérie, «peuple, société civile, partis politiques et gouvernement sous la direction de notre frère Abdelmadjid Tebboune».
Tout en rappelant les liens de fraternité liant les deux pays, l’orateur affirme que le combat de son peuple s’inspire du combat des Algériens pour leur Indépendance. «Les Algériens sont nés libres, ils resteront libres», « es Sahraouis aussi sont nés libres et resteront libres», a-t-il asséné.
Ponctué par les ovations de l’auditoire, le discours de Ghali a porté sur divers sujets d’actualité dans son pays, au plan régional et international. Tout en dénonçant «le silence des instances internationales face aux violations des droits de l’homme dans les territoires occupés», il a mis en garde contre «les dangers qui menacent toute la région du fait de la politique expansionniste et agressive du régime marocain».
«Cette tendance dangereuse s'est confirmée à travers le soutien qu’apporte le Royaume du Maroc, en tant que premier producteur et exportateur de cannabis au monde, aux réseaux de banditisme et les groupes terroristes», a-t-il déclaré. Il évoquera par ailleurs «les alliances conclues par le makhzen avec des puissances néocoloniales (l’allusion est ici faite à l’entité sioniste) pour réaliser ses plans destructifs».
Des alliances qui constituent, selon lui, «une sérieuse menace à la paix, à la sécurité et à la stabilité dans toute la région». Malgré ces menaces, il estime que «son peuple et les pays frères sont capables de relever le défi et doivent pour cela agir ensemble de manière responsable, ferme et rigoureuse, pour contrecarrer ces plans visant la déstabilisation de la région et l’exploitation des richesses de ses pays pour y étendre la pauvreté, les guerres civiles, la ruine et la destruction».
L’orateur est revenu longuement sur «la position controversée» de l’UE européenne vis-à-vis de l’occupant marocain, dénonçant son silence et le non-respect des décisions de la justice européenne quant aux pillages des ressources naturelles du peuple sahraoui».
Pour lui, il n’y a pas doute concernant le fait que «la justice européenne considère que le Maroc et le Sahara occidental sont deux pays bien distincts», mais «il est inconcevable que des institutions européennes gardent le silence face aux pratiques de corruption et l’achat de conscience dont se sont rendus coupables des membres du makhzen».
«Par sa position, l’UE s’est rendue complice d’une piraterie et d’un pillage scandaleux des ressources de notre peuple», s’est-il indigné.
A cette occasion, le SG du Front Polisario a condamné de nouveau la position de l'Espagne soutenant les politiques expansionnistes hostiles, prise par Pedro Sanchez, invitant le prochain gouvernement espagnol à revoir cette position conformément à la légalité internationale et à la responsabilité l'Espagne.
Revenant au combat de son peuple pour l’indépendance, M. Ghali n’écarte pas «la possibilité de la reprise de la lutte armée». «Le peuple sahraoui est déterminé à arracher la victoire, peu importe le temps qu’elle prendra quels que soient les sacrifices et le prix à payer», a-t-il tranché sous les applaudissements et des youyous des dizaines de militants et militantes présents dans la salle.
Le peuple sahraoui se voit une fois de plus, a-t-il ajouté, obligé de reprendre la lutte armée en tant que moyen légitime et garanti pour les peuples colonisés par la charte des Nations unies suite aux violations répétées depuis le 13 novembre 2020 de l'accord de cessez-le-feu par le régime marocain.
Il a précisé que la décision de la reprise de lutte armée a été entérinée par le XVIe congrès du Front Polisario, et viendra en réaction aux pratiques brutales contre les civils sahraouis et le pillage systématique de leurs ressources.