Le procureur général près la cour de Bouira a requis, mercredi dernier, un an de prison ferme à l’encontre du PDG de la Société des ciments (SCS-ESG) de Sour El Ghozlane, une filiale du Groupe industriel des ciments d’Algérie, Bibi Brahim, dans l’affaire l’opposant à des employés, membres du comité de participation (CP), a-t-on indiqué de source judiciaire.
La même peine a été également prononcée à l’encontre du directeur des ressources humaines, (M. H.), a-t-on ajouté de même source.
Les accusés sont poursuivis conformément à l’article 45 de la loi n° 2006-01, relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, stipulant qu’est «punie d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amende de 50 000 à 500 000 DA, toute personne qui recourt à la vengeance, l’intimidation ou la menace, sous quelque forme que ce soit et de quelque manière que ce soit, contre la personne des témoins, experts, dénonciateurs ou victimes ou leurs parents ou autres personnes qui leur sont proches»
Le verdict sera connu le 27 du mois en cours. L’affaire remonte à l’année 2021, lorsque des travailleurs, dont des membres du CP, avaient dénoncé, dans des correspondances appuyées par des documents, des faits de corruption incriminant le PDG et le DRH. Dans leurs requêtes, les plaignants ont cité, entre autres, des surfacturations dans l’acquisition des équipements de maintenance, des produits alimentaires et des anomalies flagrantes dans la gestion des affaires de la société.
Saisi de l’affaire, l’Office central de la répression de la corruption (CCRC) et les services de sécurité ont décidé de l’ouverture des enquêtes. Les dénonciateurs ont décidé de recourir à la justice pour avoir, a-t-on déploré, «subi des intimidations et même des menaces et autres violences physiques», alors que la protection des dénonciateurs de faits de corruption est garantie par la loi.
Le renforcement du dispositif protégeant toute personne recourant à la justice, et ce, dans le cadre de la lutte contre toute forme de corruption a été réclamé et débattu au sein des deux Chambres du Parlement. La lutte contre la corruption figure parmi les priorités de l’Etat décidément résolu à mener une guerre sans merci contre ce fléau fragilisant l’économie du pays.
Outre la création et la mise en place de la Haute Autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (HATPLCC), les pouvoirs publics ont lancé dernièrement le réseau algérien de transparence Narakom, un nouveau mécanisme visant à activer le rôle de la société civile et à renforcer son efficacité en matière de prévention et de lutte contre la corruption.
Il faut préciser que la production du ciment est à l’arrêt, et ce, depuis près de six mois à l’usine de Sour El Ghozlane.