Chadi Youcef, résident en immunologie : «La pandémie a boosté la recherche»

14/03/2022 mis à jour: 01:16
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Chadi Youcef

Major de promotion en pharmacie, Youcef Chadi décide d’aller plus loin dans ses études et opte pour l’immunologie comme spécialité. 

«J’aime la recherche en rapport avec la chimie et la biologie depuis mon jeune âge», confie-t-il. Mais Youcef ne savait certainement pas que la période où il entamera ses recherches dans le cadre de sa formation à Blida, sa ville, cette dernière soit l’épicentre d’une pandémie qui a trop duré. 

«Même si on respire mieux maintenant grâce à la chute très importante des cas liés au Covid-19, par contre, on vivait avec la peur durant les scénarios d’Alpha, de Delta et d’Omicron. Et c’est surtout Delta qui a été la plus meurtrière. Durant les deux dernières années, la mort s’est banalisée, plusieurs familles endeuillées, le personnel hospitalier souffrait de burn-out à cause de la surcharge du volume du travail, plusieurs victimes parmi ce personnel, régression de notre économie...Bref, le coronavirus aura été le virus qui n’a épargné aucune famille», raconte t-il. 

Mais comme on dit, à quelque chose malheur est bon ! Et cela est vivement confirmé par le résident en immunologie Youcef Chadi.

Pour lui, la solidarité a caractérisé le quotidien des Algériens depuis le début de la pandémie. «Moi-même, en toute modestie, j’ai contribué à la confection des masques (bavettes) et à la préparation de gel hydroalcoolique pour les distribuer gratuitement afin de minimiser la propagation du virus. C’était un réflexe spontané, où chaque Algérien voulait aider son prochain à sa manière», explique t-il.

L’autre ‘’avantage’’ de la pandémie est qu’elle a poussé le corps médical à faire des recherches sur ce mystérieux virus et comprendre le fonctionnement de notre système immunitaire face au Covid-19.

«À mon niveau, et en tant que résident en immunologie, la cadence de la recherche s’est accentuée dans notre unité. Et cela a coïncidé avec mes débuts à l’unité d’immunologie au Chu de Blida. Ce que j’ai fait en deux ans est peut-être l’équivalent de cinq ans de recherches en temps normal ( et encore). 

On faisait quotidiennement le dépistage, comme on passait notre temps, aussi, à mieux comprendre la virologie, avec l’avènement d’un virus qui semble mystérieux et pas comme les autres et que l’immunité du corps humain est courte lorsqu’il l’attrape à cause des mutations et variants. On se posait la question pourquoi des personnes l’attrape facilement et d’autres non alors qu’ils sont souvent avec des cas contact. 

On s’intéressait également, à l’association du Covid-19 avec d’autres maladies chroniques et mieux comprendre, dans ce cas, le fonctionnement du système immunitaire. Et pourquoi ce virus est thrombogène, c’est-à-dire qu'il provoque des caillots de sang, ce qui s’avère dangereux pour la vie d’un être humain.»

Notre interlocuteur dit rester toujours branché actualité scientifique, en participant, de temps à autres, à des réunions virtuelles avec des professeurs dans des différentes spécialités médicales. Il espère que l’heure de la fin de la pandémie a enfin sonné. 

Mais il lance un appel pour aux autorités sanitaires de doter l’unité d’immunologie de Blida en moyens matériels et humains, ou carrément la transformer en un service digne de ce nom pour une meilleure autonomie et une meilleure efficacité. «La pandémie a été une énième leçon quant à l’importance du système immunitaire pour combattre les maladies et les infections.

 Mon conseil : évitez le stress, manger sain et pratiquer des activités physiques pour le renforcer. Quant à nous, personnel de l’unité en question, on espère un retour positif de la part des autorités concernées pour qu’on puisse mieux avancer dans nos recherches et prestations médicales» conclut-il.  

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