Notre gymnaste nationale Kaylia Nemour a rendez-vous avec son destin olympique cet après midi (14h40, heure algérienne) pour disputer la finale aux barres asymétriques pour laquelle elle s’était superbement qualifiée jeudi dernier en terminant première au classement général.
Ce leadership a été total tant au niveau du style et d’une démonstration technique et artistique sans faille, mais également au tableau de la notation puisque les juges ont gratifié sa merveilleuse prestation d’un 15.533. La note suivante a été l’apanage de Simone Biles bien en-deçà de notre représentante puisque l’Américaine n’a récolté que 14.333 points.
La menace la plus sérieuse, pensait-on, devait venir de la championne du monde aux barres asymétriques, la Chinoise Qiu Yahan, mais contre toute attente elle a fait une chute au cours de son exercice jeudi dernier (13.900). Mais pour Kaylia, la pression devrait émaner de la Brésilienne Andrade Rebecca qui a totalisé 14. 666, mais surtout de l’Américaine Lee Sunisa (14.866) et de l’Italienne Alice d’Amato (14.800). C’est donc avec une forme olympique que Kaylia va tenter de se couvrir d’or cet après-midi. Tous les indicateurs plaident pour que l’Algérienne réussisse un parcours qui lui ouvrirait le chemin de la consécration aurifère.
Avec deux notes supérieures sensiblement égales (Kaylia avait déjà obtenu un 16.000, dimanche dernier), elle ne devrait pas déjouer les pronostics avantageux des spécialistes qui font d’elle la favorite. Même la merveilleuse gymnaste américaine Simone Biles (déjà deux médailles d’or à son actif) n’a pas tari d’éloges au cours d’une conférence de presse jeudi estimant que Kaylia était la meilleure aux barres asymétriques.
Rien n’avait filtré hier sur Kaylia Nemour qui devrait se concentrer sur l’événement de cet après-midi. Son entraineur Marc Tcherlinko (français d’origine roumaine), qui l’a découverte très jeune à Avoine Beaumont et l’a couvée en compagnie de sa femme Tina, devait apporter hier les derniers réglages. Déterminée, Kaylia Nemour a acquis depuis deux ans de haute compétition à la faveur de son choix de représenter l’Algérie, une certaine dextérité et une maturité certaine aux barres asymétriques.
Ses envolées gracieuses et très aériennes soulèveront cet après-midi la foule de l’Arena Bercy tout acquise à sa cause après les malheurs qu’elle a traversés à la suite de ses blessures aux genoux et l’interdiction de toute compétition qui lui a été imposé par la fédération française… à l’âge de 14 ans.
Tout à l’heure, toute l’Algérie retiendra son souffle et tous les Algériens espèrent entendre retentir Qassaman en terre française.
Paris, envoyé spécial Omar Kharoum