Il y a encore quelques années, on imaginait que le plus grand danger qui pouvait menacer l’humanité était l’éclatement d’un conflit nucléaire entre les deux superpuissances qui dominent le monde quand ce n’est pas la chute d’une météorite qui nous ferait subir le sort des dinosaures au crétacé supérieur.
On était loin de se douter que, tout bonnement, les activités de l’homme et son appétit insatiable pour toujours plus de possessions nous conduiraient sûrement vers un désastre écologique ou carrément l’apocalypse.
On vient tout juste de l’apprendre, la pollution de l’air est la première menace mondiale pour la santé humaine. Selon une étude de l’Institut de politique énergétique de l’université de Chicago (EPIC) sur la qualité de l’air mondiale, publiée hier, la pollution aux particules fines - émises par les véhicules motorisés, l’industrie et les incendies - représente «la plus grande menace externe pour la santé publique» mondiale. Et bien évidemment, ce danger est exacerbé dans certaines régions du monde comme en Asie et en Afrique.
La pollution de l’air est telle, qu’aujourd’hui tous les services météorologiques du monde vous donnent, en plus du temps qu’il fera chez vous, l’indice de qualité de l’air (IQA) de votre région.
Certains jours, dans certaines grandes villes et mégapoles, on vous recommandera même de rester chez vous ou de sortir avec un masque. C’est l’un des plus grands paradoxes de notre civilisation.
Toute notre science et nos vastes connaissances ne nous ont pas permis de préserver cet essentiel qui fait la quintessence même de la vie : l’eau, l’air et la terre.
Au bout d’un siècle de grands «progrès» dans tous les domaines, c’est l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons et les aliments que nous ingérons qui sont aujourd’hui les premières menaces qui pèsent sur notre santé de fragiles Terriens.
Selon cette étude américaine, l’Asie du Sud est la région du monde la plus touchée par la pollution atmosphérique, citant au passage le cas de New Delhi et du Bangladesh qui comptent un niveau moyen d’exposition aux particules fines très élevé. La Chine, par contre, a fait de remarquables progrès dans sa lutte contre la pollution atmosphérique initiée en 2014.
Dans ce pays, la pollution moyenne de l’air a ainsi diminué de 42,3 % entre 2013 et 2021, mais reste six fois supérieure au seuil recommandé par l’OMS.
Les Etats-Unis, à travers le programme fédéral Clean Air Act, ont contribué à faire baisser la pollution atmosphérique de 64,9% depuis 1970.
En Europe, l’amélioration de la qualité de l’air au cours des dernières décennies a suivi la dynamique de celle observée aux Etats-Unis, mais de profondes disparités persistent entre l’est et l’ouest du continent.
Chez nous, ce problème est rarement évoqué. Pourtant, tout le monde se plaint que nos villes, à commencer par la capitale, soient devenues invivables du fait des bouchons et de la circulation automobile infernale.
Nous avons conçu des jungles urbaines étouffantes, chaotiques et peu végétalisées où l’automobile occupe tous les espaces. L’air y est de plus en plus irrespirable et il est peut-être temps d’en parler.