Cet immense édifice aura coûté plus de 20 milliards de dinars à la CNEP-Banque, le propriétaire. On y trouve un hôtel,plusieurs duplex, 86 locaux, deux salles de cinéma, une salle de conférence, des restaurants, etc.
Relégué aux oubliettes depuis plus de 20 ans, le centre polyvalent de Boumerdès, connu sous le nom de «Titanic», verra bientôt le début de l’opération sauvetage. Son propriétaire, la CNEP-Banque, compte le réhabiliter incessamment, afin d’en faire une véritable attraction commerciale et un centre d’affaires et de loisirs par excellence.
Une entreprise dénommée CNEP-Gérance SPA a été créée, à cet effet, au début de l’année afin d’assurer sa gestion et le suivi des travaux d’aménagement de ses diverses structures, affirme Hamid Dalil, directeur de ladite filiale, soulignant que ce centre est le plus grand du pays. Conçu par le célèbre architecte Mohamed Sahraoui dans les années 1980, l’immense édifice ressemble au fameux paquebot britannique.
Facilement accessible, il trône au centre-ville de Boumerdès sur une superficie de 43 000 m2. Son esplanade offre une vue imprenable sur la ville de l’ex-Rocher. Quand il fait beau, on peut même voir le minaret de la mosquée d’Alger. Le grand bâtiment abrite une multitude de structures aux dimensions et aux fonctions aussi diverses que variées.
Sa forme ressemble beaucoup à celle du célèbre bateau britannique qui a échoué en 1912 dans l’Atlantique nord. Au sous-sol et au niveau des étages inférieurs, on trouve deux parkings de 300 places, deux salles de cinéma, une salle de conférence, un jet d’eau, 86 locaux... Au milieu, le gros des espaces abrite deux restaurants gastronomiques, une discothèque, deux salons de thé et une salle de sport.
Au niveau des étages supérieurs, on y trouve une vaste esplanade avec un hôtel de 36 chambres d’un côté et 10 appartements haut standing, dont 7 duplex, de l’autre. Une petite ville ! Le tout aura coûté plus de 2000 milliards de centimes à la CNEP. «Tout a déjà établi un cahier des charges et sera cédé aux enchères publiques, après la fin des travaux de réhabilitation», précise M. Hamdi qui a eu la gentillesse de nous faire visiter le site.
The phœnix smart center
Il faut rappeler que cette méga infrastructure n’a jamais été exploitée, ce qui a généré un énorme manque à gagner à son propriétaire. En sus des frais de gardiennage, les charges des travaux d’entretien s’élèvent à plusieurs milliards. Il a fallu attendre plus de 20 ans après son achèvement pour que la CNEP ouvre une succursale au niveau du rez-de-chaussée.
A ce jour, beaucoup d’habitants de l’ex-Rocher noir assimilent ce projet à un immense gâchis, en raison des retards mis pour son ouverture afin de remédier au manque de grandes surfaces commerciales dans la région. En 2016, des informations avaient annoncé sa vente au groupe Cevital, mais cela ne s’est pas concrétisé dans les faits.
Cinq années plus tard, les autorités locales proposent sa transformation en un centre médical, ce qui s’est avéré impossible, eu égard à la configuration de la structure. Après tant d’années de tergiversations, le temps semble venu pour mettre ce gigantesque bateau de béton en mouvement. «Le nom de Titanic lui porte malheur. Raison pour laquelle on a décidé de l’appeler The Phoenix Smart Center.
Son histoire ressemble à celle de l’oiseau immortel qui renaît de ses cendres. «Nous allons peut-être le baptiser «El Anka», en hommage au grand artiste du châabi», confie encore Hamdi Dalil. Le centre subira de légères modifications. L’intérieur abritera un grand marché, des magasins de divers produits de marques internationales, deux restaurants gastronomiques, un hôtel, des écoles de formation, des bureaux d’affaires, une salle de conférence et des espaces de loisirs.
L’esplanade pourra être utilisée pour les défilés de mode tandis que plusieurs autres espaces seront dédiés, comme prévu, à la promotion de la culture et du tourisme. La CNEP ambitionne de faire de cette infrastructure un endroit où on ne se lassera jamais de se rendre. Gageons que cela ne soit qu’un simple rêve !