Centre de recherche en langue et culture amazighes (CRLCA) : Terminologie et journalisme en langue amazighe en débat

08/05/2023 mis à jour: 00:21
1993
Université de Béjaïa

Journalisme : réalités, besoins et propositions», tel est l’intitulé de la 2e rencontre sur la terminologie organisée par le Centre de recherche en langue et culture amazighes (CRLCA) de l’université de Béjaïa au campus d’Aboudaou les 3 et 4 mai. 

Dans l’argumentaire développé par les organisateurs du colloque, on souligne d’emblée que l’expérience journalistique algérienne en langue amazighe remonte essentiellement à la fin des années 80, après le long tâtonnement et les résistances d’avant l’ouverture démocratique. Ces productions émanaient d’un engagement identitaire, mais les producteurs du discours amazigh dans la sphère journalistique ont de suite été confrontés à la réalité du terrain : le manque de formation dans la langue amazighe et l’absence quasi-totale de matériaux terminologiques spécialisés. 

Pour réfléchir sur cette thématique, le CRLCA a invité de jeunes chercheurs et des spécialistes confirmés afin de débattre de cette problématique sur les axes suivants : «la terminologie amazighe dans le domaine du journalisme», «les besoins en terminologie amazighe pour une bonne rédaction journalistiques», «expériences des écritures journalistiques en tamazight : comment contourner l’écueil terminologique» et «création de la terminologie journalistique en tamazight : méthodes et propositions». Notre objectif premier est le développement de la langue amazighe, lui donner les instruments et les outils à tous de «dire et décrire les choses et les idées et les émotions», selon les mots d’un chercheur qui s’est exprimé lors du débat. 

C’est ainsi que des chercheurs, des enseignants et professeurs universitaires et des journalistes, issus principalement des milieux radiophoniques amazighs, ont eu à débattre du sujet sous toutes ses coutures. Pour le professeur Belkacem Mostefaoui, journaliste et professeur à l’Ecole nationale supérieure de journalisme d’Alger et l’un des intervenants à ce colloque, outre les questions liées à la formation des journalistes amazighophones et à la maîtrise de la langue amazighe dans sa diversité, car ses journalistes n’ont pas été formés dans cette langue, il y a également le nécessaire travail des académiciens et des linguistes à faire sur la langue amazighe. Le travail de ces spécialistes de la langue doit se faire de sorte à ce qu’il y ait non pas une unification mais une standardisation de la langue amazighe. 

«On doit ni uniformiser ni formater cette langue au risque de perdre toutes les richesses de ses nombreuses variantes», plaide le professeur Mostefaoui. Pour lui, si le danger de l’uniformisation venait à prendre le-dessus sur le recouvrement et la modernisation de la langue amazighe, on aboutirait très vite à «cette langue de bois qui travaille les médias algériens(…)».  

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