Jeudi dernier, l’ENSCRBC (Ecole nationale supérieure de conservation et restauration des biens culturels) de Tipasa avait programmé deux conférences intitulées, «Le musée Etienne Dinet, histoire d’une institution patrimoniale» et «le patrimoine bâti en terre en Algérie, culture constructive et renouveau du matériau», animée respectivement par Dr. Ferhati Barkahoum et le Dr Guerrouche Kheir-Eddine.
Alphonse Etienne Dinet, né dans un milieu bourgeois à Paris (France) en 1861, meurt en 1929 à Paris. Il sera enterré à Bou Saâda (Algérie). Il avait fréquenté l’Ecole des beaux-arts de Paris. En se rendant en Algérie, il découvre le sud du pays depuis 1904. Il restera émerveillé par la richesse sociale, traditionnelle et culturelle de cette partie du Sud algérien.
Il se convertit à l’Islam à Alger. Il change son prénom. Il se fait appeler Nssr-Eddine Dinet. Mme Ferhati Barkahoum, une architecte de formation, docteur en histoire et civilisations (EHESS de Paris), chargée de recherche au CNRPAH (Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques) d’Alger et Professeur à l’ENBA (Ecole nationale des beaux-arts) à Alger.
En dépit de sa frêle silhouette, tenace et infatigable, l’universitaire Ferhati, native et enfant de Bou Saâda a frappé à toutes les portes. Elle est arrivée à publier un ouvrage, en retraçant les diverses étapes traversées par la maison de l’artiste peintre Etienne Dinet et l’impact de ses œuvres, non seulement à l’échelle nationale, mais surtout à l’échelle planétaire. Les tableaux et les peintures de l’amoureux de l’Algérie coûtent excessivement chers. Ils sont achetés ailleurs, ils sont exposés dans plusieurs galeries d’art à travers plusieurs pays.
L’ex-responsable du Musée national Nasr Edine Dinet jusqu’à son inauguration en 1995 est intervenue en retraçant des pans de la vie de ce patrimoine culturel érigé à Bou Saâda. Son ouvrage est superbement illustré par des photos superbes et inédites. Son intervention s’est articulée sur l’explication de l’histoire du Musée d’Etienne Dinet de Bou-Saâda, qui constitue une institution du patrimoine culturel national algérien.
La conférencière a pu reconstituer l’histoire patrimoniale de cette infrastructure. Dans sa stratégie de restauration des biens culturels et historiques, en raison de l’importance de ce patrimoine culturel, le wali de M’sila, a répondu rapidement à la demande d’audience de l’universitaire afin de recevoir la native de Bou Saâda, afin de trouver conjointement les voies et les moyens pour la réhabilitation du Musée national Etienne Dinet, dont l’histoire remonte depuis 1930, naturellement dans le cadre du développement de l’activité touristique et de la création des emplois et des richesses à l’échelle locale.
«De meilleures perspectives devraient s’ouvrir grâce à la volonté politique, décidée par les hautes autorités de notre pays, afin de relancer le projet de ce musée qui n’arrive pas à voir le jour», déclare notre interlocutrice.
«Un projet, faut-il le préciser, initié par le défunt président Houari Boumediene mais aussi l’intérêt porté par les anciens ministres de la Culture, Ahmed Taleb Ibrahimi, Bessaieh Boualem et Aboubakr Belkaid et l’ex-wali de M’sila (1981), Salah Brahimi devenu secrétaire général du ministère de la Culture. Malheureusement, pendant ces périodes, notre pays était handicapé par la crise financière», nous déclare la free-lance, la citoyenne qui agit en solitaire, Mme Barkahoum Ferhati.
L’intervention de Mme Ferhati a suscité de nombreuses questions par une assistance très peu nombreuses. Un entretien accordé par l’intéressée sera publié dans nos prochaines éditions.