Le plus inquiétant lors de la célébration du mois du patrimoine, c’est l’absence totale du CNRA (Centre national des recherches en archéologies) durant ces manifestations culturelles, qui se déroulent au sein du désormais ex-CAA (Centre arabe d’archéologie) de Tipasa.
Un établissement qui est secoué par des scandales, sans susciter malheureusement l’inquiétude du département ministériel de Soraya Mouloudji. Bref, l’ENSCRB (Ecole nationale supérieure de conservation, de restauration des biens culturels), en plus d’une exposition dans le patio de son bâtiment, a conçu un programme de conférences le long du mois du patrimoine, en plus du programme annuel des rendez-vous culturels et scientifiques. «Les parcs culturels d’Algérie, enjeux de conservation et de gestion» ; «le musée Etienne Dinet, histoire d’une institution patrimoniale» «le patrimoine bâti en terre en Algérie, culture constructive et renouveau du matériau » ; le Sahara à travers les civilisations et les cultures préhistoriques, du plus ancien outil à la période antique» ; «Logique d’implantation des villages de l’Oued Abdi» ; «les paysages culturels oasiens en Algérie, une catégorie de biens protégés» ; «la contribution des arts plastiques à la vulgarisation du patrimoine artistique préhistorique algérien» ; «le rôle du mesureur d’eau kiel-el-ma de la foggara, patrimoine culturel immatériel de la région d’Adrar » ; tels sont les thèmes qui seront animées par une pléiade de chercheurs universitaires jusqu’au 25 mai 2023.
Le jeudi dernier, Mme Ferdi Sabah, archéologue, directrice de recherche émérite, était au programme, «j’ai pris quatre bus pour le trajet depuis Cherchell jusqu’ici», nous dit-elle. Elle a animé la première conférence relative aux enjeux de la conservation et de la gestion des parcs culturels en Algérie.
Une intervention de l’archéologue algérienne, fille de chahid, qui continue à défendre avec acharnement le patrimoine culturel national, en dépit d’un environnement hostile.
A l’issue de son intervention suivie d’un débat, elle nous a accordé un entretien pour expliquer et défendre sa vision sur les perspectives des parcs culturels algériens, afin d’attirer l’attention des décideurs, d’autant plus que la loi 98-04 est aujourd’hui obsolète.
Le gouvernement algérien devra se pencher sur la situation des parcs culturels, tant sur le volet, conservation, gestion, afin de les rendre actifs dans le développement économique et social, d’autant plus que ces parcs culturels occupent déjà presque la moitié du territoire national. Ecoutons notre interlocutrice.