Dans le cadre de la célébration de Yennayer de l’année 2974 et en plus de la mise en valeur du patrimoine amazigh, une touche particulière a été ajoutée au programme culturel organisé, jeudi 11 janvier, à la maison de la culture Malek Haddad.
Il s’agit de la vieille ville de Constantine qui a été mise en valeur à travers une maquette en taille réelle d’une partie du quartier de Souika. Toute la magnificence et le charme du décor de la vieille ville ont été présentés au grand public, avec les moindres détails des ruelles, des portes, des fenêtres, du majliss, du parapet (drabzi), de la fontaine de la mosquée de Sidi Abdelmoumene construite en 1907 et autres.
La culture et le savoir-vivre constantinois ont été exposés minutieusement et avec beaucoup d’ingéniosité à travers ce plan en grand format. «C’est pour la première fois à Constantine qu’on crée une maquette dans les dimensions réelles. Il ne s’agit pas d’une simple maquette, mais d’une réalisation réelle d’une partie des maisons et des rues. On peut circuler dans les ruelles et s’assoir dans la majliss par exemple.
Il s’agit d’un énorme travail réalisé avec l’aide de mes étudiants en scénographie sur une superficie de 1000m²», a déclaré Noureddine Mezhoud diplômé de l’école supérieure des Beaux-arts et spécialiste en communication visuelle.
Et de poursuivre que les étudiants ont mené un véritable travail de recherche sur l’histoire de Souika durant les époques numide, romaine, turque, jusqu’à l’époque coloniale. Les auteurs de cette étude documentaire se sont même déplacés à la vieille ville pour prendre des photos des lieux à représenter.
Tous les objets exposés se trouvent réellement à Souika, même le zellige (faïence), avec ses différentes formes, dimensions, et nuances de couleurs.
Les maisons, les fontaines et autres en sont munies en signe décoratif. La portée de cette maquette destinée à un travail cinématographique ou comme décor pour des émissions culturelles est aussi historique.
C’est une manière d’enseigner et de corriger l’histoire de l’architecture des maisons de Souika, surtout à la nouvelle génération, qui a tendance à étiqueter ces habitations comme une œuvre ottomane. «Et c’est faux. Après chaque réhabilitation, on découvre, par exemple, une pierre romaine. Souika est un patrimoine algérien qui témoigne d’un mélange de civilisations et un vécu algérien.
Cette maquette installée à la maison de la culture Malek Haddad durant un mois, est proposée également pour ceux qui veulent réaliser des courts métrages et faire connaître le patrimoine», a souligné Noureddine Mezhoud, insistant sur l’importance d’insérer ce travail algérien dans le cadre des festivités de Yennayer, dont le but est de préserver une partie de l’histoire et de la culture algériennes.
Notre interlocuteur a fait savoir également que le coût de ce projet, tant apprécié par les visiteurs, est insignifiant. Il a été réalisé, selon ses propos, avec les moyens de bord, dont le polystyrène. Même la main d’œuvre est gratuite, vu qu’il s’agit d’étudiants pleins de volonté et d’énergie.
«Constantine mérite d’être mise en valeur dans un travail cinématographique. Souika en elle-même est une ville cinématographique, où les murs en ruines dégagent une beauté symbolique, qui doit être mise en valeur.
A Rome, des murs en ruines sont décorés avec des plantes», a conclu M. Mezhoud. Notons que le hall de la maison de la culture Malek Haddad a été orné par la diversité de la culture algérienne et amazigh à travers des expositions d’habits, de plats traditionnels, de tapis artisanaux, de poterie, d’ustensiles et autres.