La canicule qui affecte, ces derniers jours, la majorité des pays à travers le monde ne peut être perçue comme un phénomène naturel saisonnier.
Le pic des températures a atteint, en certains endroits, des degrés jamais affichés auparavant sur les thermomètres. Aussi la durée dans laquelle elle s’inscrit renseigne sur un nouvel épisode franchi par l’histoire de l’humanité. Elle fixe le cap du changement climatique tant redouté. Les alertes émises pour la protection de l’environnement n’ont pas suffi à tempérer les ardeurs des pollueurs. Une sorte de chantage insensé a même été exercé par de grands pays industrialisés, qui se sont retirés des traités internationaux.
La course effrénée soutenue dans l’industrialisation fort préjudiciable à l’écosystème a pris le pas sur l’esprit altruiste des défenseurs de la nature. Les rencontres internationales qui se succèdent traînent encore le boulet des grands pollueurs de la planète arc-boutés sur leurs principes purement matérialistes et égocentristes.
La persistance du dégagement du gaz à effet de serre aggravera, à coup sûr, la dégradation de la couche d’ozone, dont les effets négatifs sont dès à présent perceptibles sur la planète. Les météorologues avancent déjà des températures surréalistes dans des endroits, jusque-là, insoupçonnés de la Terre. Des Etats d’Amérique et le Sud de l’Europe vivent les signes avant-coureurs de cette nouvelle ère climatique.
Il va sans dire que la menace ne se résume pas au seul pic des chaleurs. Bien plus, le réchauffement de la planète entraînera la fonte des glaces, la raréfaction de l’eau : synonyme de sécheresse et donc de la réduction de la production agricole qui déclenche, à son tour, le spectre de la famine. Les conséquences sont loin d’être circonscrites à un seul domaine isolé du reste de l’activité existentielle de l’homme.
Le pourtour méditerranéen et le Moyen-Orient ainsi que plusieurs pays d’Afrique vivent déjà sous la menace hydrique. La rareté des pluies y réduit le renouvellement des nappes phréatiques et le remplissage des barrages et autres retenues collinaires. Beaucoup de ces pays, à l’instar du nôtre, se lancent dans le dessalement de l’eau de mer pour les besoins vitaux de leur population sans pour autant pouvoir solutionner durablement la demande si importante des secteurs industriels et, particulièrement, agricole.
Le conflit russo-ukrainien a mis à nu la fragilité alimentaire de ces mêmes pays gros importateurs de blé et autres céréales. Conscient de cet impératif majeur qui engage la souveraineté nationale, le président de la République a réservé une place de choix dans ses orientations à la seule réforme agricole.
Il est indispensable de redynamiser ce secteur en le soustrayant du système traditionnel dans lequel il est depuis longtemps confiné, le confier aux professionnels capables de le moderniser et d’atteindre un meilleur rendement. Notre pays, qui a pu augmenter sa production de céréales à 7 millions de tonnes, doit tout faire pour atteindre le chiffre de 11 millions pour assurer, totalement, son indépendance alimentaire. Le pari est lancé, l’aide du ciel est fortement souhaitée dans cette mission vitale que tout le monde ose espérer.