Plus de 90 jours depuis le début de la guerre génocidaire dirigée par l’armée de l’entité sioniste contre la population civile à Ghaza, les crimes se poursuivent au quotidien.
Des atrocités commises avec une haine incomparable, animée d’une volonté de mener une punition collective contre tout un peuple.
Avec toutes les pertes humaines enregistrées et les milliers de blessés et de disparus sous les décombres, dont le bilan reste ouvert, près de trois millions de Palestiniens vivent dans des conditions catastrophiques, en plein hiver, sans foyer, ni eau ni nourriture. Ils ont été forcés à quitter des milliers d’habitations réduites en ruines, vivant une nouvelle Nakba aussi dure que celle de 1948. On peut imaginer l’ampleur du désastre lorsque l’on apprend que 70% des infrastructures de base dans la Bande de Ghaza ont été réduites à néant.
Dans cette guerre, c’est surtout le système de santé dans cette enclave qui est ciblé. Selon le ministère de la Santé palestinien, au 31 décembre dernier, les bombardements israéliens ont atteint 142 établissements de santé. Des frappes ayant tué des centaines de personnes et menacé la santé de nombreux patients qui ne peuvent plus recevoir de soins médicaux appropriés.
Ces opérations jugées illégales, et que rien ne peut justifier, en dépit de toutes les allégations présentées par l’Etat sioniste, sont loin d’être des cas isolés. Dénoncées par les ONG installées à Ghaza, elles ont été qualifiées de «crimes de guerre, de punition collective», en vertu du droit international humanitaire qui garantit la protection de ces structures et de leur personnel. Malheureusement, aucune force ni institution ou organisme ne peuvent encore empêcher ni réprimer ces agressions, tant que l’Etat sioniste continue de jouir de l’impunité totale avec l’appui des Etats-Unis.
En conséquence, 23 hôpitaux et 53 centres médicaux sont pratiquement inutilisables, ne pouvant même pas assurer le minimum de soins pour les milliers de blessés, alors que 104 ambulances sont hors service. Tout cela sans oublier les coupures de courant électrique et d’eau, dont souffrent la population de Ghaza et les structures sanitaires. Un véritable drame si l’on compte également les 312 membres du personnel médical ayant trouvé la mort lors d'opérations israéliennes contre les hôpitaux depuis le 7 octobre 2023.
Sur le terrain, des médecins épuisés, ayant perdu leurs enfants et leurs proches, continuent d’exercer au péril de leur vie. Ils mènent une véritable «résistance en blouses blanches» avec les moyens du bord pour sauver des vies humaines et soigner aussi les milliers de malades chroniques, en dépit des agressions commises même contre les convois médicaux pourtant identifiés.
Dans des hôpitaux saturés, sans énergie, à court de médicaments et d’équipements, on opère sans anesthésie, en utilisant le vinaigre comme antiseptique. Tout cela ne suffit plus au moment où des maladies épidémiques ont fait leur apparition avec la détérioration des conditions sanitaires, favorisée par la surpopulation et les regroupements dans des lieux sans aucune commodité. Les réseaux d’assainissement ont subi de sérieux dégâts et les déchets ménagers s’accumulent depuis des semaines dans les rues.
Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la situation sanitaire est catastrophique à Ghaza. Elle risque encore de se dégrader avec l’arrivée de l’hiver et la poursuite des bombardements.
La délivrance passera par un cessez-le-feu immédiat et prolongé, permettant le passage des aides humanitaires bloquées à la frontière avec l’Egypte. Ce qui demeure l’unique espoir des Ghazaouis qui résistent toujours, dans l’attente d’une paix tant espérée.