Le déficit en pluviométrie a impacté le rendement oléicole dans la wilaya de Bouira.
La production oléicole dans la wilaya de Bouira est très fluctuante d’une année à l’autre. Les conditions climatiques extrêmes et le phénomène de l’alternance, selon lequel l’olivier produit abondamment une fois tous les deux ans, sont parmi les causes résultant de la diminution importante de la production.
En effet, les paysans, tout comme les services agricoles, n’attendent guère cette année, une récolte abondante, comme celle enregistrée durant les précédentes années. La campagne de récolte des olives a été entamée il y a quelques semaines.
«Le déficit en pluviométrie ayant provoqué une sécheresse a impacté sévèrement toute la récolte», ont estimé à l’unanimité des agriculteurs attribuant, selon eux, la baisse du rendement de l’olivier au phénomène de l’alternance et également à d’autres facteurs, comme les incendies qui perturbent ainsi le cycle végétal de l’arbre.
Les oléiculteurs affirment ne recueillir qu’une dizaine de litres par quintal d’olives, soit la moitié du rendement des années passées. «La moyenne tourne autour de 6 à 8 litres le quintal», a déploré le propriétaire d’une huilerie implantée dans la localité de Zeboudja, commune de Aïn Turk. Les services agricoles prévoient, quant à eux, et ce, en dépit de la faible récolte enregistrée, une production d’environ 5 millions de litres d’huile d’olive.
Des chiffres suscitant des incompréhensions et difficiles à vérifier. Par ailleurs, dans la wilaya de Bouira, près de 230 huileries, dont 43 traditionnelles, 86 huileries semi-automatiques et 106 automatiques sont ouvertes.Cette régression en matière de rendement a provoqué l’envolée inédite des prix de l’huile. Ce dernier est cédé entre 950 et 1000 DA. «Les prix n’ont pas baissé depuis quelques années en raison de la faible production et de la rareté du produit», ont confirmé des propriétaires des huileries de la région.
Cependant, suite à la faible production qui s’annonce, le prix de l’huile d’olive pourrait bien atteindre des sommets. Il faut préciser que la wilaya de Bouira qui était, jadis, une région agricole par excellence, englobe une superficie oléicole de près de 37 000 hectares, dont plus de 28 000 ha destinés à la production.
Pour mieux promouvoir et développer la filière oléicole, un programme spécial cofinancé par l’Union européenne et le ministère Fédéral allemand pour la Coopération économique et le Développement, épaulé par l’agence française d’expertise, avait été mis en œuvre en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
L’objectif de ce programme, entamé en 2018 et qui s’est achevé en octobre de l’année dernière, est le développement de la filière dans les wilayas de Bouira, Béjaïa, Jijel, Tizi Ouzou, Bordj Bou Arréridj, Boumerdès, Médéa et Sétif, a-t-on précisé de la direction des services agricoles (DSA) de Bouira.