Cameroun : Zambo est devenu un patron

17/01/2022 mis à jour: 04:47
AFP
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Entré sur la pointe des crampons dans le football professionnel, Frank Zambo-Anguissa est devenu un pilier de Naples comme du Cameroun, qui doit assurer contre le Cap-Vert la première place de son  groupe à la Coupe d’Afrique des Nations, cet après-midi (17h00) à Yaoundé. Les supporters marseillais qui raillaient ses insuffisances tactiques à ses débuts à l’OM, en 2015, ne doivent pas en croire leurs yeux.

«Zambo» joue et commande désormais comme un patron. «C’est un joueur très équilibré, à chaque moment du match», souligne pour l’AFP le sélectionneur   portugais des «Lions Indomptables», Toni Conceiçao, qui n’aime pourtant pas mettre en valeur un élément, car «tous les joueurs sont importants». Indispensable, le N.8 ne devrait pas être concerné par la «légère» rotation de l’effectif annoncé par «Toni» contre les Requins Bleus.

Un nul suffit au Cameroun, déjà qualifié, pour assurer la première place et jouer son 8e de finale au stade d’Olembé, à Yaoundé, mais le coach veut «conserver la dynamique de victoires». Anguissa n’est pourtant pas content de ses deux premières sorties à la CAN, malgré deux succès contre le Burkina-Faso (2-1) et l’Éthiopie (4-1). Il a même pesté en fin de match contre les «Walya». «Les joueurs sont exigeants avec eux-mêmes, parfois cela les rend nerveux, c’est ce qui s’est passé avec Zambo, explique Conceiçao, il venait de manquer une occasion, il était fâché contre lui-même, pour moi c’est plutôt positif».

«Il a tout»

Anguissa a toujours eu cette exigence envers lui-même.  «J’ai trouvé un joueur brut, mais un garçon qui avait énormément envie de progresser», raconte à l’AFP, Rudi Garcia, qui avait vu arriver de Valenciennes, à l’OM, un Camerounais méconnu. Zambo est arrivé en France par la filière Cotonsport Garoua, le meilleur club contemporain du Cameroun.

Il n’a pas joué à Reims, où le président Jean-Pierre Caillot en veut toujours à ses scouts et techniciens de n’avoir pas su déceler la perle.     A peine  arrivé à VA, Anguissa est récupéré par Vincent Labrune à l’OM, alerté du potentiel du joueur par son entraîneur de la réserve, David Le Frapper.

Et Rudi Garcia adore : «Il a tout, il est physiquement très fort, plus que les autres. S’il avait besoin de dépouiller un peu son jeu, c’était plus un problème de choix de jeu et de concentration que technique. Il avait juste besoin d’apprendre tactiquement», explique le finaliste de la Ligue Europa 2018. Zambo «fait un bien fou à une équipe, il est collectif dans l’âme, un peu comme Gana» Gueye au Sénégal, ajoute Garcia. «Zambo-Anguissa, j’ai l’habitude de dire que c’est un joueur tout-terrain, complète Toni Conceiçao.

C’est un joueur qui offre de la qualité technique et de l’intensité de jeu. Il peut être un box-to-box». A 26 ans, le Camerounais a appris du foot français, anglais (Fulham) et espagnol (Villarreal) avant de se frotter au calcio. «Il est arrivé au Napoli et s’est affirmé en quelques jours, rappelle Toni. (Luciano) Spalletti a misé sur lui et il est devenu un des joueurs indispensables du milieu napolitain».

Élève modèle, Anguissa «m’a appelé avec son agent quand ils étaient dans le bureau à Naples. Frank, c’est comme un fils, lâche Garcia. C’était difficile de le voir partir de l’OM, il a fait du chemin depuis». Jusqu’à devenir un des chefs de la «tanière» des Lions.

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