Entérinée au début du mois de mai par le Conseil d’administration (CA) de l’entreprise détenue à 70% par le Groupe Condor et 30% par l’État, la nomination de Abdelhakim Louaham au poste de PDG de l’unité de production de câbles de Biskra (Enicab) en remplacement d’Adel Derder continue d’alimenter les discussions dans la wilaya.
Se disant surpris par cette décision qualifiée d’«inattendue et injustifiée» et appréciant les qualités de l’ex-PDG en poste depuis presque 4 ans et qui s’est démené avec ses collaborateurs afin de remettre l’Enicab sur de bons rails et de lui assurer un essor technique et économique, des intervenants s’interrogent sur les fondements et les causes de ce changement à la tête de l’entreprise passant visiblement très mal, remarque-t-on.
En effet, l’Enicab affiche d’excellentes performances industrielles et des bénéfices nets lesquels auraient attisé les convoitises et suscité de multiples coups bas pour dégommer l’ancien PDG, suppute-t-on.
En gestionnaire chevronné ayant fait ses armes dans des entreprises étrangères avant de prendre la direction de cette entreprise quand elle était dans un état peu reluisant, Adel Derder a réussi à moderniser les chaines de production et à diversifier les produits afin de répondre aux marchés national et extérieur, à contracter des conventions de coopération et de collaboration avec l’université et l’institution militaire en axant ses efforts sur la formation des ouvriers et des chefs d’ateliers, à densifier le réseau de sous-traitants et de distributeurs, à booster les exportations vers des pays africains et européens dont la France avec laquelle un important contrat de fourniture de câbles a été signé, et à instaurer dans l’entreprise une nouvelle ambiance de travail et de rigueur basée sur la négociation ad hoc avec les syndicalistes, soutiennent mordicus ses défenseurs. «Selon nos informations, ce gestionnaire n’a commis aucune faute grave pour être ainsi traité.
Il a plutôt redoré le blason de l’entreprise claudiquant depuis des années. Certes, le CA de l’Enicab est souverain dans ses décisions, mais ce changement de PDG semble inopportun et intempestif, car de grands défis attendent cette entreprise industrielle et tout le pays.
En tous cas, bon vent à l’ancien PDG qui saura rebondir et bonne continuation pour le nouveau qui hérite d’une câblerie en bonne santé», a tenu à souligner un intervenant au fait du dossier.