L’état d’urgence, en vigueur depuis mars dans 8 des 13 régions du Burkina Faso, pays en proie à des attaques djihadistes meurtrières récurrentes, a été prolongé vendredi de six mois par l’Assemblée législative de transition, selon un communiqué publié hier.
Cette prolongation «vise à renforcer et consolider la lutte contre l’insécurité et donner plus d’opportunités et de moyens aux Forces de défense et de sécurité (FDS) (pour) poursuivre leurs actions de sécurisation du pays», selon la ministre de la Justice, Bibata Nebié Ouedraogo, qui a défendu le projet de loi devant le Parlement. Le projet de loi, adopté à l’unanimité par le Parlement sur saisine du gouvernement, prend effet à compter du 29 avril à 00h jusqu’au 29 octobre à 23h59.
Le gouvernement avait adopté mi-avril l’état d’urgence pour une durée de 30 jours de manière rétroactive, du 30 mars au 29 avril. La mesure a été appliquée dans 22 provinces réparties dans 8 régions : les Hauts-Bassins, la boucle du Mouhoun, des Cascades, le Centre-Est, l’Est, le Centre-Nord, le Nord et le Sahel, les plus touchées par les attaques djihadistes.
Instauré depuis 2018 dans certaines localités avant de s’étendre, l’état d’urgence accorde notamment aux FDS le pouvoir de procéder à des perquisitions à domicile, de jour comme de nuit. Certaines libertés fondamentales peuvent être restreintes, comme la liberté de circulation ou de rassemblement. Mi-avril, les autorités de la transition au Burkina Faso ont également décrété la «mobilisation générale», afin de «donner à l’Etat tous les moyens nécessaires» pour faire face aux attaques djihadistes qui endeuillent régulièrement le pays.
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant, et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières. Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10 000 morts, civils et militaires, selon des ONG, et plus de deux millions de déplacés internes.