Brésil : A Porto Alegre, la «Suarezmania» bat son plein

15/04/2023 mis à jour: 07:10
AFP
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Photo : D. R.

Le «Pistolero» a fait mouche à Porto Alegre : quatre mois après son arrivée dans le sud du Brésil,   Luis Suarez, a marqué des buts à foison, soulevé deux trophées, et son maillot de Gremio floqué du n° 9 se vend comme des petits pains.

Dimanche, l’Uruguayen de 36 ans a inscrit sur pénalty le but de la victoire qui a donné le titre de champion de l’Etat de Rio Grande do Sul à son équipe, face à Caxias (1-0, après nul 1-1 lors de la finale aller). Son onzième but en quinze matches, toutes compétitions confondues, a fait chavirer les quelque 50 000 supporters massés dans les tribunes de l’Arena do   Gremio, brandissant des écharpes à son nom ou des drapeaux à son effigie.

«C’est une star, tout le monde l’adore dans le monde entier, et c’est génial de l’avoir ici parmi nous», confie à l’AFP Sandra Quintana, 66 ans, qui supporte Gremio depuis qu’elle est «toute petite».

Suarez a débarqué à Porto Alegre en janvier, après une pige de quelques mois au Nacional de Montevideo, son club formateur, pour son retour en Amérique  du Sud après avoir été longtemps la terreur des défenses européennes, notamment sous le maillot de l’Ajax Amsterdam, de Liverpool ou du FC Barcelone.

Ses débuts en fanfare au Brésil lui ont redonné le moral après un Mondial au Qatar raté, l’Uruguay ayant été éliminé dès la phase de poules, sans le moindre but de son n° 9.

Le «Pistolero» a frappé dès son premier match au Brésil, en faisant trembler trois fois les filets lors de la victoire 4-2 face à Sao Luiz pour remporter son premier titre avec Gremio, la Supercoupe du Rio Grande do Sul.  Ses statistiques impressionnantes sont toutefois à relativiser, puisque son équipe a surtout affronté des adversaires modestes lors de ces joutes régionales.

Après un match de coupe du Brésil jeudi contre un club de D2, les choses sérieuses vont commencer dimanche, face à Santos, le club où se sont illustrés Pelé et Neymar, pour la première journée du championnat brésilien, et par la   même occasion le grand retour de Gremio en première division nationale, après une saison en Série

Impact financier

Mais Suarez fait également la différence en dehors du terrain.  Le nombre de socios du club est passé de 63 000 en 2022 à 95 000 début avril, un record, a révélé à l’AFP le président du club, Alberto Guerra.     Selon lui, l’affluence moyenne au stade Arena Gremio, où l’équipe a joué ses matches à domicile, lors du championnat régional, a doublé par rapport à l’an dernier, passant de 15 000 à 30 000 supporters.

Autre record pulvérisé, celui du chiffre d’affaires de la boutique officielle de Gremio, qui a bondi à 9 millions de réais (1,6 million d’euros) au premier trimestre. C’est presque le double du précédent record, à la même période en 2018 après l’euphorie du dernier titre du club en Copa Libertadores, fin 2017. «On vend trois à quatre fois plus de maillots que d’habitude.

Suarez est en   fin de carrière, mais il a encore beaucoup à donner», assure le président Guerra. Selon lui, l’Uruguayen a accepté de venir à Gremio en dépit d’autres offres «plus attirantes» financièrement parlant, en Europe ou au Mexique. «Si j’ai décidé de venir jouer ici, c’est parce que je m’attendais à vivre de belles choses. (...) J’ai eu la chance de remporter beaucoup (de titres) dans ma carrière, mais j’en veux plus», a-t-il déclaré après la victoire de dimanche face à Caxias.

A Porto Alegre, Suarez a même un sosie, Rafael Silva, 33 ans, qui s’amuse à l’imiter aux alentours de l’Arena do Gremio, montrant trois doigts avec la main droite, comme l’attaquant quand il célèbre ses buts, en hommage à ses trois enfants. « Suarez a eu un grand impact sur notre ville», dit cet employé d’une entreprise de ventes en ligne, qui se fait régulièrement arrêter par des   supporters pour être pris en photo. 

Le vrai Suarez se promène aussi parfois dans les rues de Porto Alegre, chez un marchand de glace, ou dans un supermarché, avec sa femme et ses enfants. Une image de bon père de famille, affable, loin de sa réputation sulfureuse du temps où il avait mordu l’Italien Giorgio Chiellini lors du Mondial-2014,  déjà au Brésil.  
 

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