Brahim Mouhouche, membre du Haut Conseil scientifique de l’ENSA : «Les dernières pluies sont bienfaitrices»

23/05/2023 mis à jour: 05:05
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Les dernières précipitations ont profité à de nombreux barrages du nord du pays (sur la photo, le barrage de Beni Harroun) - Photo : D. R.

«Les pluies sont les bienvenues à n’importe quel moment», a affirmé Brahim Mouhouche, membre du Haut Conseil scientifique de l’ENSA d’El Harrach. L’expert recommande la collecte des eaux pluviales et l’«utilisation rationnelle» des potentialités dans le sud du pays.

L’Algérie subit les contrecoups de trois stress majeurs : le stress climatique lié au manque des pluies, le stress hydrogéologique à savoir le rabattement excessif des nappes et le stress hydrique à cause du manque d’eau. Aussi, les précipitations enregistrées récemment ne peuvent qu’être bénéfiques. C’est ce qu’a expliqué hier le Pr Brahim Mouhouche, membre du Haut Conseil scientifique et professeur à l'Ecole nationale supérieure agronomique (ENSA) d'El Harrach dans une intervention médiatique hier à la Radio nationale (Chaîne 3). -$«Les pluies sont les bienvenues à n’importe quel moment», a affirmé l’expert, ajoutant qu’il est vrai qu’elles ont parfois des effets négatifs mais leurs bienfaits sont toujours plus importants.

Ces pluies auront, selon lui, des effets bénéfiques sur certaines cultures. «Toutes les cultures n’ayant pas terminé leur cycle, notamment dans le Nord et les Hauts Plateaux, vont ainsi bénéficier de l’apport des pluies tardives», explique M. Mouhouche. En revanche, les effets négatifs seront ressentis par les cultures fourragères. «Les personnes qui sont en train de faucher leur foins peuvent avoir la mauvaise surprise de découvrir une détérioration des fourrages», craint l’invité de la rédaction de la Chaîne 3. Il poursuit en disant : «Les céréales ont subi les contrecoups du stress hydrique cette année. Ces dernières pluies peuvent tout au moins améliorer la qualité de la production, mais elles n’auront aucun effet sur le rendement. Nous resterons en dessous des trente millions de quintaux auxquels nous sommes habitués.»

«Le Sud, une alternative pour les cultures stratégiques»

S’il est nécessaire et vital aujourd’hui de rationaliser l’eau, il ne faut pas, selon l’expert, que cela se fasse au détriment des vergers. «Certes, s’exclame-t-il, il faut ménager les nappes, mais il ne faut pas laisser dépérir certaines cultures pérennes, il y a des vergers ayant plus de cinquante ans qui risquent d'être dégradés s’ils ne seront pas irrigués régulièrement.» Plus que jamais, la bonne gestion de l’eau est primordiale pour assurer la sécurité alimentaire en Algérie.

«Il faut savoir comment gérer le peu d’eau dont nous disposons, notamment pour l’irrigation», dit Mouhouche. Il recommande notamment la collecte des eaux pluviales et l’utilisation rationnelle des potentialités dans le sud du pays. Cette partie du pays pourrait, selon lui, être l’alternative pour les cultures stratégiques. L’introduction des nouvelles technologies dans le secteur agricole pourrait également être salvatrice, à en croire l’expert. «La gestion de toute source doit être faite de manière scientifique. Pour ce faire, il faut impliquer les spécialistes», conclut le spécialiste de l’ENSA. 

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