Plusieurs assemblées communales du pays peinent encore à assurer une bonne gestion des cantines scolaires. Malgré l’intérêt que porte le président de la République à cette question et les instructions émises à même de garantir la restauration aux élèves, des dysfonctionnements et des négligences persistent, ce qui suscite moult interrogations quant au travail des APC et leur capacité à assurer cette mission.
A Boudouaou, dans la wilaya de Boumerdès, les cantines scolaires étaient fermées hier pour la seconde journée consécutive en raison des retards enregistrés dans le lancement de l’appel d’offres afin de choisir les fournisseurs devant approvisionner les cantines en produits alimentaires durant l’exercice en cours, a-t-on appris de source locale. «Nos enfants paient les frais du blocage de l’APC depuis juillet 2022.
La commune est gérée par le chef de daïra et le secrétaire général. Ce sont eux qui doivent engager la procédure à temps et veiller à ce que la restauration soit assurée aux élèves tout au long de l’année», martèle le parent d’un enfant scolarisé à Draâ El Guendoul, au sud de la ville. Aux Issers, plusieurs cantines scolaires sont hors service depuis la reprise des cours et la fin du congé hivernal.
Une situation qui pénalise beaucoup d’élèves, notamment ceux habitant les zones enclavées, à l’instar de Ouanougha, Teurfa... Là aussi, c’est l’APC qui est pointée du doigt, elle qui n’a pas engagé la procédure de renouvellement des contrats des fournisseurs à temps. «L’APC est gérée par intérim depuis plusieurs mois. Le P/APC a pris un congé de longue durée pour cause de maladie. Et rien n’indique qu’il va regagner son poste de sitôt», indique un fonctionnaire, précisant que les cantines font défaut dans plus de 10 écoles de la commune.
Des problèmes similaires ont également été relevés précédemment dans les localités de Beni Amrane, Thénia mais aussi à Légata, où l’APC est gelée depuis plus de six mois à cause de désaccords entre les élus. A rappeler que le président Abdelmadjid Tebboune accorde une attention particulière aux conditions de scolarité des élèves du primaire.
En septembre dernier, il avait ordonné «l’accélération de la création d’un Office national des cantines afin de décharger les communes de leur gestion». Quelques semaines plus tard, le ministre de l’Education, Abdelhakim Belaabed, a affirmé que le gouvernement s’attelait à créer les cadres juridiques dudit Office, pour son installation et son activation.
En attendant, il incombe aux APC de garantir le bon fonctionnement de ces structures. A Boumerdès, c’est l’une des priorités du nouveau wali, Fouzia Naâma, qui a déjà visité des dizaines d’écoles pour s’enquérir des conditions de scolarité des élèves. Cette responsable a fait état récemment du lancement de 40 cantines, 51 écoles primaires et la mobilisation d’une enveloppe de 100 milliards de centimes pour la réhabilitation des établissements dégradés. S’agissant de la restauration, les APC doivent s’inspirer de ce qui a été entrepris par la commune de Khemis El Khechna.
Cette dernière a signé des contrats de cinq ans avec les fournisseurs de produits alimentaires afin de garantir la continuité du service, a indiqué Khaled Bengriche, président de la commission éducation à l’APW. «Cette commune a innové en matière de gestion des écoles primaires, car même le volet entretien et nettoyage a été confié à des prestataires privés», a-t-il précisé. L’APC compte, selon lui, généraliser cette démarche pour le gardiennage afin de se décharger complètement de la gestion des écoles, devenue un réel fardeau pour les assemblées municipales.