La visite, la semaine dernière, du ministre de la Pêche et celui du Transport, aux ports de Dellys et de Djenet, a mis en avant la nécessité de développer les infrastructures portuaires et les structures d’accompagnement dans l’objectif d’améliorer les conditions d’exercice des pêcheurs.
À Dellys, l’inspection ministérielle a porté sur les opérations de dragage qui doivent précéder la réhabilitation des terre-pleins, l’installation de 16 niches d’électricité et d’eau, la sécurisation des contrôles d’accès et la concrétisation du plan d’amarrage. Une enveloppe de 64 millions de dinars est prévue. Il est question également d’investissements projetés dans le cadre du programme de développement des ports.
C’est ainsi qu’un foyer pour pêcheurs avec des blocs sanitaires et douches, 7 ateliers de maintenance et de réparation navale et un entrepôt frigorifique sont programmés pour un montant de 65 millions de DA. Toutefois, les pêcheurs ont fait part de plusieurs difficultés : «Le port manque d’un espace de carénage permettant la réparation des embarcations et des bateaux. Un pont d’accostage fait aussi défaut.»
L’idée de quais flottants serait la solution la plus appropriée en raison de la rapidité de sa réalisation et de la faiblesse du coût. En fait, le port de Dellys est saturé.
Le ravitaillement en carburant se heurte à la fermeture de la station du port à 16h, alors que les pêcheurs exercent leur métier le soir jusqu’au petit matin. Instructions ont été données par les responsables d’alerter l’entreprise pour que les services de la station soient maintenus 24 h/24 h. Il y a, en outre, le problème de l’ancienne usine de conserverie de poissons. En liquidation, elle se trouve dans un état délabré.
Le maire de la ville nous a appris qu’un investisseur s’est présenté pour remettre à neuf la bâtisse qui nourrissait 750 familles. Mais, la société de gestion du port (SGP) prévoit, elle, sa transformation en cases pour les pêcheurs. Le wali de Boumerdès a abondé dans ce sens en acceptant de le mettre à la disposition de ladite société. D’autres soucis affectent la corporation, dont celui du manque de matériel et qui n’est pas le moindre. Nous y reviendrons prochainement.
A Djenet, des quais flottants sont installés. Mais non encore fonctionnels, au grand dépit des pêcheurs. Il est projeté de réaliser en bordure huit niches d’eau et d’électricité. Des moyens de récupération des déchets solides et liquides doivent pallier l’absence d’une station d’épuration.
La mise en place des appontements flottants et d’amarrage ainsi que l’installation de plateforme en béton figurent comme projets. Au même titre, la réhabilitation du réseau éclairage et l’installation des réseaux d’AEP et d’assainissement sont impatiemment attendus.
Les projets à venir concernent le foyer des pêcheurs, les ateliers de maintenance, l’entrepôt frigorifique, l’installation de fabrique de glace, la réalisation de garage à bateaux et l’installation de station d’avitaillement.
Le coût global de ces réalisations tourne autour de 88 millions de DA pour les projets lancés et 120 MDA pour ceux qui viendront en complément.
Malheureusement, la présence d’une montagne de sables provenant d’un dragage illégal juste à proximité du port pose un grand problème pour les pêcheurs. Ils ont demandé l’intervention des autorités pour accélérer son enlèvement.
Pour rappel, cette affaire de dragage illégal est entre les mains de la justice. Par ailleurs, les professionnels de la mer se plaignent des lenteurs dans l’obtention des autorisations de pêche auprès des autorités militaires qui, pour des raisons de sécurité, ont la charge de délivrer les fameux fascicules.
«Nous espérons qu’une autorité civile soit notre interlocuteur dans les aspects administratifs de l’exercice de notre métier que nous pratiquons depuis plusieurs générations», lance un vieux loup de mer.