Le tourisme va de pair avec l’artisanat. L’un ne peut pas se développer sans l’autre, estime-t-on. Comme le tourisme est réduit chez nous aux trois mois de la saison estivale, beaucoup d’artisans y voient une période idéale pour vendre leurs produits et augmenter leurs revenus. Mais cet objectif n’est pas à portée de main. A Boumerdès, l’exposition de produits artisanaux au front de mer fait partie des traditions.
Des chapiteaux ornés d’articles d’artistes talentueux y sont dressés à chaque saison estivale. On y trouve tout ce que la main produit de beau : des tableaux de peinture, des bijoux, des tenues traditionnelles, des articles en bois, en céramique, en poterie, des objets de dinanderie, etc.
Cette fois, c’est la déception chez les habitués des lieux. «Les autorités ne nous ont pas encore délivré les autorisations pour exposer nos produits là-bas. La semaine passée, on a fait venir uniquement six artisans pour participer à la cérémonie d’ouverture de la saison estivale. Beaucoup d’autres artisans sont dans la galère alors que cette période est une bouffée d’oxygène pour eux tant la plupart n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois», s’indigne Redouane Yamani, président de la chambre d’artisanat. Jusqu’à hier, aucune réponse n’est parvenue quant à la requête des concernés.
Las d’attendre, certains artisans ont tenté d’étaler leurs objets sur le boulevard du front de mer, mais la police les a sommés de plier bagages.
«Où allons-nous partir ? Les autorités veulent nous envoyer près de l’oued Boumerdès alors qu’il y a beaucoup d’autres endroits appropriés pour notre activité.
Pourquoi on n’installe pas quelques chapiteaux au jardin El Nasr ou devant le stade Djilali Bounaâma. Il y a aussi un grand espace près de l’entrée de la plage où on laisse tourner les chevaux et les poneys, mais les autorités pensent que nos tentes vont obstruer la vue de la plage alors que cela fait dix ans qu’on travaille là-bas», martèle un sculpteur sur bois.
Très préoccupé par ce problème, le président de la chambre d’artisanat affirme avoir proposé de ne pas rassembler les artisans dans un seul endroit.
«Le mieux serait d’installer cinq chapiteaux chaque 200m de l’esplanade du front de mer. Cela arrangerait les artisans mais aussi les estivants», préconise-t-il.