Éclaboussée par plusieurs affaires de corruption, l’APC de Boumerdès tarde à rompre avec les vieilles pratiques ayant longtemps terni sa réputation.
Au problème de manque de cadres gestionnaires, s’ajoute celui de l’absentéisme et du laisser-aller qui entravent le fonctionnement de plusieurs services. «Certains chefs de service arrivent à 10h et quittent leurs postes à 14h, mais personne ne leur demande des comptes. Le service public semble devenu le dernier de leur souci », dénonce un élu à l’APC.
Selon lui, cette situation est due au fait que 11 cadres de la commune sont poursuivis en justice pour divers chefs d’accusation. «Ils sont découragés et se méfient de tout.
Et bien qu’ils aient été condamnés par la justice, la plupart occupent des postes de chefs de service. Pourtant, beaucoup d’entre eux n’ont pas le niveau universitaire et sont mal classés dans l’organigramme de la Fonction publique, d’où l’impossibilité de les confirmer dans leurs postes», dit-il, précisant que les compétences ne manquent pas à l’APC.
Même les postes de secrétaire général, des chefs de service de comptabilité, du personnel, des marchés publics, de l’urbanisme, de biométrie, d’état civil, d’éclairage public et de l’environnement sont occupés par des intérimaires, a-t-on appris.
«Que fait un simple fonctionnaire quand le chef ne fait pas preuve de sérieux et d’abnégation dans l’exercice de ses fonctions ?» martèle un ancien employé au service de l’urbanisme, très critiqué pour les retards dans la délivrance des permis de construire.
«Nous avons plusieurs POS qui attendent d’être approuvés depuis plusieurs années. Cela sans parler des centaines de dossiers de mise en conformité qui sommeillent dans les tiroirs depuis des lustres», poursuit-il.
Parlant des irrégularités dans la gestion, un élu souligne que le mal est très profond pour espérer le voir disparaître. «Est-ce normal qu’un chef de service signe chez lui pendant son congé des documents sensibles devant être précédés par des contrôles sur le terrain ? Cela n’arrive que dans notre commune», déplore-t-il.
A noter enfin que la municipalité a vu succéder à sa tête 14 P/APC depuis 2002.
L’actuel maire, Mohamed Bakour, a été élu par ses pairs en mars dernier suite à la démission de son prédécesseur dont beaucoup estiment qu’il avait subi des pressions pour jeter l’éponge.