Des opérations visant à améliorer les conditions de travail des pêcheurs seront réalisées incessamment au niveau des ports de Dellys et de Zemmouri.
Confrontés à plusieurs difficultés, les pêcheurs de la wilaya de Boumerdès peuvent désormais espérer à un avenir meilleur. Le secteur a bénéficié de plusieurs projets au niveau des trois ports de pêche de la région. Ces projets visent à améliorer les conditions de travail des 6015 marins pêcheurs de cette wilaya pionnière en matière de production halieutique.
Lors de sa visite avant-hier dans la wilaya, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Ahmed Badani, a annoncé l’ouverture prochainement d’une école de formation pour les métiers de la pêche et de l’aquaculture au port de Dellys. L’infrastructure, une ancienne école primaire sera ouverte après la fin des travaux d’aménagement, a-t-on indiqué.
Le ministre a affirmé que ce centre tant attendu va profiter aux pêcheurs des wilayas de Boumerdès, Tizi Ouzou, Béjaïa et Jijel. Il a fait état de 400 pêcheurs qui vont suivre des formations et des tests de validation de compétence en vue d’obtenir des attestations qui leur permettront d’exercer leur métier et de bénéficier des avantages accordés par l’Etat.
Le port de Dellys, le plus ancien de la région, sera doté d’une fabrique de glaces, d’une chambre froide et d’un espace pour les mandataires, a précisé le directeur de la chambre de la pêche, Smail Houas. Ces infrastructures seront réalisées, selon lui, au niveau de la bâtisse abritant l’ancienne conserverie, laissée à l’abandon depuis des lustres. L’opération coûtera 200 millions de dinars, a indiqué pour sa part Cherif Kadri, directeur du secteur.
Celui-ci parle aussi de l’aménagement de préaux, de la source d’eau jouxtant le port et d’un hangar qui servira d’atelier de ramendage pour les pêcheurs.
Pour remédier au problème de l’exiguïté du port, il a été suggéré son extension vers l’est afin de renouer avec l’activité commerciale. «C’était un port mixte dès le départ, mais son exiguïté a contraint de suspendre l’accostage des bateaux commerciaux», souligne Smail Houas. L’opération d’extension de ce port, estimée à 600 milliards de centimes, pourrait amorcer une véritable dynamique de développement dans cette région durement impactée par le terrorisme.
A Zemmouri, les requêtes des pêcheurs sont légion. «Parfois, on ne trouve même pas où accoster nos barques. En temps de tempête, même l’accès au port devient très difficile, notamment pour les chalutiers et les sardiniers», se plaint Samir (47 ans). Là, ce n’est pas les projets qui manquent.
Les pêcheurs s’interrogent sur le sort de la halle à marée, une infrastructure qui tarde à être mise en service depuis 2016 malgré sa dotation en équipements de pointe. «La bâtisse devra abriter un marché de gros de poissons.
C’est le seul au niveau national. Finalement, elle occupe beaucoup d’espace pour rien ici. On y trouve des fabriques de glace, des chambres froides, voire même une plateforme électronique qui permet aux marins de vendre leurs produits à distance», se désole encore Samir.
La directrice des travaux publics, Feriel Sayoud, a annoncé l’entame des travaux d’extension du port pour bientôt, précisant que l’Etat a alloué 60 milliards de centimes pour ce faire. A Cap Djinet, on parle d’une vaste opération de curage au niveau du port afin de remédier au phénomène d’ensablement qui perdure depuis des lustres.