Rien ne semble arrêter le phénomène des constructions anarchiques à Boumerdès. Vingt ans après le séisme de 2003, des villas et des promotions immobilières continuent de pousser sur le lit des oueds, dans des zones inondables ou sur la faille sismique. Les normes de l’urbanisme y sont constamment bafouées.
Après des années de rumeurs, une étude du Centre de recherche appliquée en génie parasismique (CGS) confirme enfin que la faille sismique traverse bel et bien plusieurs cités du chef-lieu de wilaya.
Malgré cela, deux promotions immobilières et autres résidences ont poussé récemment pas loin de la faille et sur le lit des oueds Tatareg et Boumerdès.
«La réglementation interdit toute construction sur une largeur de 100m minimum de part et d’autre de la faille. Aucun ouvrage important ne doit être réalisé à proximité», précise un employé du service de l’Urbanisme. Aux lieux-dits D’hous et Sidi Yahia, les gens ne s’empressent pas d’obtenir les permis de construire auprès du guichet unique.
«La délivrance du permis est conditionnée par la détention de l’acte de possession du terrain. Or, la plupart d’entre nous ne sont pas sortis de l’indivision», se justifie un habitant.
Il n’y a pas longtemps, un rapport de l’APW a fait état de plus de 1700 infractions aux normes de construction à travers la daïra, soulignant qu’une soixantaine de bâtisses illicites sont en attente de démolition.