Boumerdès : Calvaire au lotissement Ibn Khaldoun

06/12/2023 mis à jour: 06:43
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Les routes du quartier dans un état lamentable - Photo : El Watan

Ce lotissement, distant de quelques encablures de la mairie et de l’administration de wilaya, est dépourvu des moindres commodités.

De loin, la cité donne l’image d’un quartier chic. Ses immeubles et ses luxueuses villas cachent néanmoins une autre réalité. Une fois à l’intérieur, on se croit dans une bourgade rurale.

La proximité de ce lotissement du siège de la commune et de plusieurs directions de wilaya n’a pas profité beaucoup aux habitants. Les routes sont toujours à l’état de piste. Difficile d’y circuler, notamment après les dégâts causés par les dernières pluies. Les monticules de gravats sont légion. Les bâtisses inachevées aussi. Les trottoirs sont inexistants. Aucun projet d’aménagement en vue, a-t-on appris à l’APC.

L’axe menant vers le marché et la station de bus est fermé durant une semaine en raison de la boue charriée par les crues. Même la principale voie d’accès vers cette cité de plus de 300 foyers n’est pas encore goudronnée. «Il y a au moins 4 écoles privées dans ce lotissement. Les enfants et leurs parents endurent le calvaire à cause de l’état lamentable des ruelles», martèle un résidant.

Ici, les conséquences de l’incurie et de la politique de bricolage se vérifient à l’œil nu. «Le projet des conduites d’assainissement n’a pas été mené à terme. Si l’entreprise avait fait son travail correctement, les eaux n’auraient pas charrié autant de boue qui a fini par obstruer la route», dira Sadek, le secrétaire général du comité de quartier.

Il affirme que tous les responsables sont au courant des lacunes du quartier. «Nous sommes allés voir le chef de daïra à quatre reprises, mais il ne nous a jamais reçus. Nous sommes pourtant partis lors des journées de réception et nous avons même rempli un formulaire expliquant l’objet de notre requête. En vain», s’indigne-t-il, ajoutant que même les élus locaux sont restés inertes à leurs doléances.

L’APC semble vivre une période de léthargie. Sinon comment expliquer que le budget primitif de 2024 ne soit pas encore adopté, bien que cela doit intervenir avant le 31 octobre. Au lotissement Ibn Khaldoun, les requêtes des habitants sont nombreuses. En sus des routes, les habitants se plaignent aussi du blocage du projet de raccordement au réseau d’AEP depuis plus de trois mois pour une histoire d’avenant non encore signé pour l’entreprise, indiquent-ils.

«Notre cité a tout d’une zone d’ombre, sauf que celle-ci n’est pas classée comme telle», fulmine un résidant. S’agissant du problème des coupures électriques, une solution a été trouvée récemment après moult protestations des habitants. Mais à quel prix !, rouspète un quadragénaire. «Sonelgaz a établi un devis de 60 000 DA pour chaque branchement.

Malgré cela, il y a des entreprises qui ont exigé 140 000 DA aux clients. C’est du vol caractérisé. Et il n’y a personne à qui se plaindre», lance-t-il avec dépit. A Boumerdès, dit-il, il est parfois beaucoup plus facile d’obtenir une audience avec le wali qu’avec le P/APC ou le chef de daïra. N’ayant pas d’autre choix, le comité des quartiers multiplie les écrits et les requêtes dans l’espoir de lendemains meilleurs.
 

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