Boumerdès : 242 écoles n’ont pas de cantines scolaires

20/09/2023 mis à jour: 08:30
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Photo : D. R.

Les cantines scolaires font défaut dans 242 écoles parmi les 404 que compte la wilaya de Boumerdès. Cette carence de taille a été moult fois dénoncée par les parents et les enseignants, au regard de son impact sur la scolarité des élèves, notamment ceux des zones enclavées.

Cette année, 20 cantines ont été réalisées pour réduire le déficit et permettre aux potaches d’y prendre des repas chauds à midi. «10 d’entre elles ont déjà été réceptionnées tandis que les autres le seront d’ici à la fin de l’année», indique Khaled Bengriche, président de la commission de l’éducation à l’APW.

Dépourvues de  moyens, les assemblées communales éprouvent d’énormes difficultés pour assurer la gestion des cantines. A Khemis El Khechna, la commune la plus peuplée de la région, une vingtaine d’écoles manquent de cantines scolaires. A Beni Amrane, 7 établissements attendent d’être dotés de ce type de structure indispensable pour garantir le bien-être des chérubins.

Bien évidemment, ce sont les élèves des villages isolés comme ceux de Boukrai, Oued Djenane, Talmath, Ait Bouchelaghem, Ihdaden, Ighzer Ivawen qui sont les plus pénalisés par cette situation. «La plupart sont issus de familles défavorisées et n’ont donc pas les moyens de s’acheter quelque chose de consistant à manger à midi», dira un élu à l’APC, ajoutant que d’importants efforts ont été déployés par l’Etat pour faire face à ce problème. «Nous avons deux cantines en cours de réalisation et d’autres font l’objet d’études. Notre plus grand obstacle est le manque d’assiettes foncières», révèle-t-il.

Cet obstacle et tant d’autres ont retardé la réalisation de 36 cantines à travers la wilaya, a-t-on appris. Lors du dernier Conseil des ministres, le président Tebboune s’est dit «accorder une importance particulière et exceptionnelle aux cantines scolaires au niveau des régions éloignées, au vu de leur rôle majeur dans la préparation d’un climat sain garantissant une scolarisation optimale».

A Thénia, 4 écoles n’ont pas de structures où préparer des repas chauds aux élèves. «La moitié de nos écoles sont en préfabriqué et il nous est impossible d’y construire des cantines. Ce sont des établissements très dégradés. La priorité est de les remplacer par d’autres en dur», souligne le P/APC, M. Bida.

Face à cette situation, les autorités pensent à la possibilité de réaliser de grandes cantines pouvant couvrir plusieurs écoles. Cette option a déjà donné de bons résultats à Chabet El Ameur et devra être élargie à d’autres communes, mais elle exige beaucoup de moyens matériels et humains. «Il y a des cantines où le service est assuré par des bénévoles et des agents polyvalents percevant entre 13 et 15 000 DA. Généralement, ce sont les femmes de ménage qui font le travail du cuisinier», déplore un directeur d’une école primaire.

A titre d’exemple, à Naciria, on dénombre un seul cuisinier parmi les effectifs de huit cantines scolaires, dira M. Khelladi, vice-P/APC. «La gestion des cantines est devenue un réel fardeau pour nous. L’Etat doit décharger les communes de cette mission. Où sont passés les offices des œuvres scolaires créés en janvier 2020 dans chaque wilaya pour s’occuper de la gestion des écoles et des cantines ?» se demande-t-il.

Dépassées, les communes ont plusieurs autres choses à gérer. M. Bengriche de l’APW affirme qu’une réunion s’est tenue, hier, pour débattre du problème du manque de personnel, soulignant que la balle est entre les mains de la  direction de l’administration locale.

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