Les prix des moutons sont de plus en plus inaccessibles pour les petites et même les moyennes bourses. Le sacrifice rituel de l’Aïd Al-Adha ne sera plus accompli pour de nombreuses de familles. « Cela fait des années que je ne sacrifie plus de mouton lors de l’Aïd.
Les prix sont largement au-dessus de mes moyens financiers. Un simple fonctionnaire comme moi ne peux plus se permettre ce luxe », déplore un fonctionnaire. Idem pour Fateh, enseignant dans un collège au chef-lieu de Bouira, qui trouvent les prix excessivement chers cette année. « J’ai fait le marché hebdomadaire de Bouira vendredi passé et je suis revenu bredouille. Un mouton de taille moyenne fait dans les 60 000 DA, alors que son prix était dans les 40000 l’année écoulée.
C’est trop pour une moyenne bourse car il faut penser aussi aux vêtements pour les enfants et toutes les autres dépenses les jours de l’Aïd et même après. Il est vraiment difficile de gérer son budget en ces temps de disette », explique-t-il. Néanmoins, l’enseignant pense avoir trouvé une solution pour pouvoir accomplir le sacrifice sans trop dépenser. « J’ai décidé d’acheter un mouton avec un membre de ma grande famille.
Donc je ne payerai que la moitié du montant de l’ovin. Je pense que c’est l’unique solution à la portée », estime-t-il. Et c’est cette solution qui commence à prendre du terrain.
Des groupes de personnes cotisent pour l’achat de taureaux de petite taille de l’espèce locale faisant dans les 20 millions de centimes. Côté éleveurs, la hausse des prix des ovins a ses motifs. En premier lieu la sécheresse ayant sévi dernièrement ainsi que la cherté de l’aliment de bétail. « L’hiver et le printemps de cette année étaient presque secs. Le peu d’herbe ayant poussé s’est vite asséchée.
Il n’y a plus de pâturage pour les troupeaux. J’étais obligé de compenser ce manque avec un apport supplémentaire en aliment pour bétail qui coûte cher. Une botte de foin fait près de 1000 dinars, un quintal d’orge à 6000 da alors que l’aliment a franchi la barre de 10000 da. Je ne vais quand même pas vendre mes moutons à perte », explique-t-il.