Dans le cadre de la lutte contre la criminalité économique et financière, la brigade spécialisée de la police judiciaire de la sûreté de la wilaya de Sétif a mis fin aux activités d'un groupe criminel organisé impliqué dans une affaire de blanchiment d'argent. Selon la cellule de communication des mêmes services, il s'agit de six suspects âgés de 34 à 61 ans.
Les accusés ont été arrêtés et inculpés de blanchiment d'argent au sein d'un groupe criminel organisé utilisant les facilités offertes par leur activité professionnelle. Ils sont également accusés de complicité par aide au blanchiment d'argent, d'abus de fonction délibérément par omission d'accomplir un acte dans le cadre de l'exercice de leurs fonctions, violant ainsi les lois et règlements. Il est également retenu contre eux, la non-dénonciation des soupçons aux autorités compétentes, ainsi que le faux et usage de faux de documents commerciaux et bancaires.
Les circonstances de l'affaire remontent à des informations traitées en collaboration avec l'organe central chargé de ces affaires. Ces informations faisaient état de transactions financières suspectes de deux personnes originaires de la wilaya de Sétif, effectuées via des bons de caisse à leur porteur dans deux agences bancaires.
Une coordination a été établie avec le parquet afin de diligenter l'enquête préliminaire après avoir obtenu une autorisation de perquisition aux domiciles des personnes mises en cause ainsi qu'aux sièges des entreprises commerciales.
Saisie de 80 milliards de centimes
L'enquête a abouti à l'arrestation de six personnes et à la saisie de 190 chèques d'une valeur de 80 milliards de centimes, une somme d'argent liquide de plus de 100 millions de centimes, huit cachets commerciaux, un reçu de bon de caisse original émis par une institution financière d'un dépôt de 10 milliards de centimes, 63 dossiers préparés pour la falsification et utilisés pour prouver des opérations de vente fictives, récupérés du siège de la société du suspect principal. De plus, des factures de transactions commerciales fictives ont été saisies dans l'un des domiciles des suspects, avec des appareils électroniques portables, des téléphones portables et des disques durs utilisés pour des opérations de falsification.
La procédure d'enquête préliminaire a réfuté les justifications du suspect principal concernant le montant d'argent et a montré qu'un examen approfondi du patrimoine et des soldes bancaires prouvait leur origine suspecte et non justifiée. Ces fonds provenaient de pratiques commerciales fictives et frauduleuses, ce qui prouve qu'elles étaient utilisées pour couvrir des transferts financiers illégaux, dont la source est inconnue. Cette conclusion a été corroborée par les dossiers saisis concernant les transactions avec des clients de grossistes originaires de plusieurs wilayas, dont la plupart avaient des antécédents d'évasion fiscale.
La coordination avec les directions des impôts et du commerce a confirmé que toutes les transactions étaient illégales et avaient pour but de mener des pratiques commerciales frauduleuses, notamment l'émission de factures fictives.
Après la conclusion de l'enquête, des dossiers de procédures pénales ont été établis à l'encontre des accusés présentés devant le parquet compétent dans la matinée du mercredi 6 septembre.