Biskra : Les safraniers affichent leurs ambitions

16/05/2022 mis à jour: 08:20
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Photo : D. R.

L’objectif de ce programme est d’augmenter la production nationale de safran afin d’arriver à en exporter une bonne part, de générer des revenus pour les fellahs et de créer des dizaines de postes d’emploi.

Inscrite au programme Primo safran food visant à développer en Algérie la culture de cette plante aux multiples vertus appelée «Or rouge» en  référence à sa valeur sur le marché international, la Journée d’étude et d’évaluation que vient d’abriter le centre de recherches scientifiques et techniques sur les régions arides (CRSTRA) de Biskra, ayant réuni tous les intervenants dans la filière, a permis de mettre en avant les résultats «prometteurs et encourageants» obtenus par les agriculteurs, l’apport des techniciens et des chercheurs impliqués dans le projet.

Elle a eu le mérite de fixer les bonnes pratiques culturales à adopter afin de s’assurer d’une bonne production tant en quantité qu’en qualité exclusivement biologique de safran. Financé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et par l’Union européenne, ce programme, dont l’objectif est d’augmenter de manière significative la production nationale de safran afin d’arriver à en exporter une bonne part, de générer des revenus supplémentaires non négligeables pour les fellahs et de créer des dizaines de postes d’emploi, connaît un succès remarquable, selon beaucoup de témoins interrogés.

«Tout fonctionne comme il se doit. Depuis le lancement il y a plus de 6 mois du programme Primo safran food, nous avons enregistré plus de 4  000 exploitants agricoles de toutes les wilayas du pays qui ont adhéré à notre démarche pour produire du safran bio dont le coût culmine sur les hauteurs du marché international. Nous les accompagnons à toutes les étapes de la préparation du terrain, la plantation, la récolte, le séchage et la transformation afin d’obtenir le meilleur produit possible», a confié Louisa Sidi Haket, présidente de l’Association nationale des producteurs de safran.

«Cette plante résistante aux aléas climatiques et aux rigueurs environnementales a de multiples utilisations en préparations culinaires, en substances curatives et médicales et aussi en adjuvant dans des applications cosmétiques et de soins dermiques. Les connaisseurs en épices en saisissent l’importance. Notre but est de faire de l’Algérie un important pôle de production international de safran. Cette rencontre est utile dans la mesure où elle permet à tous les intervenants d’exposer leurs points de vue et les difficultés endurées et de bénéficier des conseils et des recommandations des spécialistes présents», a-t-elle ajouté.

Encourager les agriculteurs à s’investir

«En tant que partenaire au programme Primo Safran food, nous avons mis à la disposition des agriculteurs de safran un système d’irrigation breveté à l’INAPI qui est basé sur l’intelligence artificielle. Doté de capteurs d’humidité de l’air et du sol, de la luminosité et de la force du vent, ce système permet de rationaliser les ressources hydriques nécessaires au safran. Les données sont gérées via une plateforme numérique centrale permettant une autonomie et une gestion informatisée des quantités d’eau à mobiliser, de la durée et des intervalles des cycles d’irrigation sans une intervention humaine.

De plus en plus séduits par les avantages et les performances de ce système, des fellahs en réclament l’installation», a précisé le Dr Samir Boudibi, chercheur du CRSTRA associé au projet en question. «Outre l’objectif d’évaluer les avancées réalisées dans le domaine de la culture du safran, cette journée d’étude  porte aussi l’ambition d’encourager le plus grand nombre de fellahs à s’investir dans le créneau et à profiter des transferts de technologies que nous leur proposons.

L’importance économique et socio-économique du safran n’est plus à démontrer. Les participants de 34 wilayas versés dans la culture du safran sont unanimes à reconnaitre que les résultats obtenus au nord et sud du pays dépassent toutes les estimations et les attentes.

De Tizi Ouzou à Tamanrasset et de Tébessa à Tlemcen, les terres agricoles algériennes sont propices à la culture du safran qui est caractérisée par une inestimable plus-value pouvant raffermir l’économie nationale et laisser entrevoir une embellie financière pour les agriculteurs, les transformateurs et les exportateurs», a ajouté Mohamed Seifallah Kechebar, directeur du CRSTRA de Biskra et chef du projet Primo Safran Food.                        

 

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