Documentant au jour le jour les pertes humaines et matérielles enregistrées depuis le début de la guerre totale menée par les forces d’occupation sionistes à Ghaza, le Bureau central palestinien des statistiques (BCPS) fournit un bilan effroyable des boucheries et des destructions israéliennes commises dans l’enclave dévastée.
Ce 7 avril, six mois auront passé depuis l’opération «Tofane Al Aqsa» (Déluge d’Al Aqsa) déclenchée par le mouvement Hamas et d’autres groupes de résistance palestiniens pour obliger Israël et l’ensemble de la communauté internationale à reconnaître l’existence et la souveraineté du peuple palestinien et affranchir les territoires occupés du joug colonial sioniste qui dure depuis 75 ans.
La riposte de l’Etat hébreu a été d’une brutalité inouïe : 33 175 morts et 75 886 recensés jusqu’à ce dimanche, selon le ministère de la Santé du gouvernement Hamas à Ghaza, et un niveau de destruction d’une ampleur épouvantable. En plus de 180 jours de bombardements et de pilonnages tous azimuts, la monstrueuse machine de mort israélienne a fini quasiment par effacer Ghaza de la carte.
Documentant au jour le jour les pertes humaines et matérielles enregistrées depuis le début de la guerre totale menée par les forces d’occupation sionistes, le Bureau central palestinien des statistiques (BCPS) fournit un bilan effroyable des boucheries et des destructions israéliennes commises dans la bande de Ghaza.
Les chiffres reproduits ici ont été arrêtés au 6 avril. D’abord les pertes humaines. Le BCPS donne un chiffre plus élevé parce qu’il inclut également les morts dénombrés en Cisjordanie. Ainsi, le nombre total de victimes recensées par le Bureau palestinien des statistiques jusqu’au 6 avril est de 33 596 morts, dont 459 Palestiniens tués en Cisjordanie.
Le nombre total de blessés, lui, est de 80 565, dont 4750 en Cisjordanie. La même source précise que 14 000 enfants et adolescents ont été sauvagement ravis à l’affection des leurs à Ghaza et 116 en Cisjordanie depuis le 7 octobre, ajoutant que 9220 femmes ont péri suite aux frappes israéliennes dans l’enclave martyrisée.
Le bilan général des pertes humaines fait état également de 364 membres du personnel médical, 246 enseignants et cadres administratifs pédagogiques, 135 journalistes et travailleurs des médias, et 48 éléments de la Protection civile. Tous fauchés par la furie létale de l’occupant sioniste. 152 employés de l’Unrwa ont également trouvé la mort suite aux attaques israéliennes indiscriminées.
62% du parc immobilier détruits
Le Bureau central palestinien des statistiques fait état par ailleurs de 7000 disparus au moins enregistrés dans la bande de Ghaza. Concernant les Palestiniens détenus dans les geôles israéliennes, ils dépassent les 12 000 : 8030 en Cisjordanie et plus de 4000 à Ghaza.
En six mois d’une campagne génocidaire acharnée, plus de 1,9 million de personnes, soit 85% des habitants de Ghaza ont été déplacés. La majorité d’entre eux sont massés à Rafah, au sud de l’enclave, qui est toujours menacée par une opération massive. Selon l’Unrwa, l’agression israélienne a détruit 62% du parc immobilier de Ghaza.
Cela se traduit, selon le Bureau central palestinien des statiques, par 360 000 maisons détruites ou endommagées. Le BCPS détaille : 290 000 logements ont été partiellement endommagés par les raids sionistes ; 79 000 unités d’habitation ont été totalement détruites et plus de 25 000 bâtiments réduits en ruine.
Les dégâts ont touché également les écoles et les universités. 405 établissements de formation ont été affectés par les bombardements. Une centaine d’écoles et d’universités ont été totalement anéanties. Les lieux de culte n’ont pas non plus été épargnés : 290 mosquées ont été pulvérisées ainsi que 3 églises.
A ce paysage de désolation s’ajoutent 168 bâtiments gouvernementaux démolis par les forces d’occupation. La catastrophe humanitaire qui prévaut dans la bande de Ghaza impose de lui accorder une attention particulière en dressant ce bilan.
Et sous ce chapitre, il convient de se pencher sur l’état des établissements de santé, surtout à la lumière des dernières opérations israéliennes qui ont conduit à la destruction du plus grand hôpital de Ghaza : le complexe médical Al Shifa.
Dans un communiqué diffusé hier à l’occasion de la Journée mondiale de la Santé, célébrée le 7 avril de chaque année, le Bureau central palestinien des statistiques a fourni une série d’indicateurs alarmants qui illustrent l’effondrement du système de santé dans la bande de Ghaza au terme de six mois d’atrocités.
«489 membres du personnel médical, dont des médecins spécialistes, sont tombés en martyrs, et 600 autres ont été blessés» dans la bande de Ghaza, indique le BCPS, « en plus de l’arrestation de plus de 310 cadres médicaux et de la destruction et de la mise hors service de plus de 126 ambulances».
Depuis le 7 octobre, «l’OMS a enregistré plus de 600 agressions contre les infrastructures sanitaires en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza», poursuit le communiqué. Et de préciser que «sur les 36 hôpitaux de la bande de Ghaza, 10 seulement sont fonctionnels et de façon partielle» et «76% des centres de premiers soins sont à l’arrêt».
1,1 million de personnes confrontées à une famine de niveau 5
«En Cisjordanie, 286 attaques ont été menées contre les structures de santé» souligne le même organisme. Cela a «empêché d’assurer les soins, y compris la fourniture de médicaments». Les violences subies par les structures de santé palestiniennes incluent «la fermeture des hôpitaux» et «le refus d’accès aux ambulances».
Le Bureau central palestinien des statistiques affirme en outre que «350 000 patients atteints de maladies chroniques dans la bande de Ghaza ont été privés des soins nécessaires, dont environ 71 000 personnes atteintes de diabète, 225 000 personnes souffrant d’hypertension artérielle et 45 000 personnes souffrant de maladies cardiovasculaires».
A ceux-là s’ajoutent «les personnes atteintes de cancer, de maladies des reins et d’autres pathologies». Le BCPS déplore la « fermeture du seul hôpital oncologique spécialisé dans le traitement des cancéreux» ainsi que de «l’hôpital psychiatrique de Ghaza». A cet inventaire affreux s’ajoute la famine.
C’est l’autre fléau qui ravage la bande de Ghaza après celui des bombes. Selon le Programme alimentaire mondial, la famine touche 1,1 million de personnes dans l’enclave assiégée. Et 70% de la population du nord de l’enclave est confrontée à une famine encore plus sévère.
Il faut savoir que le nombre de personnes livrées à un niveau de famine catastrophique (niveau dit « IPC5 ») a doublé en moins de trois mois, passant de 570 000 en décembre à 1,1 million aujourd’hui. «Au moins 31 décès dus à la malnutrition et à la déshydratation, dont 28 enfants» ont été enregistrés dans la bande de Ghaza, d’après le bureau palestinien des statistiques.
«Selon une étude menée par l’Unicef avec un groupe de partenaires en février dernier, il a été constaté qu’environ 31% des enfants de moins de deux ans dans le nord de Ghaza souffrent de malnutrition aiguë, et ce pourcentage a doublé en seulement un mois, car il était d’environ 16% en janvier», relève la même source.
Cette étude de l’Unicef «montre également qu’environ 5% des enfants de moins de deux ans souffrent d’émaciation aiguë dans la région». «Avant l’agression israélienne, le taux d’émaciation chez les enfants de moins de deux ans était de 0,6%, selon l’enquête palestinienne à indicateurs multiples 2019-2020», précise le BCPS.
Par ailleurs, «plus de 90% des enfants de moins de cinq ans souffrent d’au moins une maladie infectieuse». «Des rapports de l’Organisation mondiale de la santé indiquent que plus de 640 000 cas d’infections respiratoires aiguës ont été enregistrés, et environ 346 000 cas de diarrhée, dont 105 635 chez les enfants de moins de cinq ans.
En outre, d’autres signes d’épidémies telles que la jaunisse, la varicelle et les maladies de peau, ont été détectés. Les rapports publiés en mars montrent que plus de 31 348 cas d’infection par l’hépatite A ont été recensé», peut-on lire dans le même document.
«Des centaines de fausses couches»
Le Bureau palestinien des statistiques a mis d’un autre côté l’accent dans son état des lieux sur le calvaire des femmes enceintes. La situation humanitaire insoutenable que subissent les parturientes à Ghaza a eu une «incidence élevée» sur les grossesses, provoquant «des fausses couches et des naissances prématurées».
«Plus de 540 000 femmes en âge de procréer résident dans la bande de Ghaza et on estime que plus de 5000 naissances ont lieu chaque mois», souligne l’organisme palestinien. «La vie des femmes enceintes est en danger et les risques d’exposition à des complications pendant la grossesse ou l’accouchement augmentent, ce qui peut entraîner une aggravation de la mortalité maternelle.
Des rapports indiquent également que des centaines de fausses couches et de naissances prématurées ont été enregistrées à la suite de la panique et de la fuite forcée», révèle le BCPS.
«D’un autre côté, l’insécurité alimentaire et la malnutrition croissantes au sein de la population de la bande de Ghaza empêchent les mères de pouvoir bénéficier d’une alimentation appropriée et d’allaiter leurs nouveau-nés.
L’accès limité à l’eau potable, aux installations sanitaires et aux produits d’hygiène contribue à exposer les femmes et les enfants à diverses maladies et menace leur vie», prévient le bureau palestinien des statistiques.