Une journée d’étude a été organisée la fin de la semaine passée par la wilaya pour sensibiliser
contre le pullulement des dépotoirs et décharges sauvages et le risque d’incendie, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement.
Lors de ce rendez-vous, les services concernés par la protection de l’environnement et de la prévention et la lutte contre les feux de forêt ont été invités à présenter des communications autour du rôle de chacun de ces secteurs dans la préservation de l’environnement, notamment contre l’un des ennemies de ces ennemis, les incendies. Le principal facteur vers lequel se sont tournés les conférenciers et qui démontre l’ampleur de l’implication des activités humaines, sont les dépotoirs sauvages.
Selon le rapport de la conservation des forêts, 80% des incendies connaissent comme point de départ les décharges sauvages. Aujourd’hui, et après la présentation des enquêtes de la gendarmerie et des conclusions des différents services, notamment de la conservation des forêts, la Protection civile et la direction de l’environnement, tout le monde s’accorde à dire que le gigantesque feu de Garet et de Toudja est bel et bien parti de la décharge de Bourbatache, sise dans le territoire d’El Kseur. Ce dernier avait causé d’innombrables dégâts sur sa trajectoire et la perte de dizaines de vies humaines. Les activités de la brigade de protection de l’environnement de la gendarmerie ont également donné lieu au traitement de pas moins de 942 affaires liées à la protection de l’environnement de janvier 2024 à ce jour. Selon le représentant de ce corps de sécurité, 92% des cas traités concernent le rejet des ordures dans la nature.
Le directeur de la Protection civile a précisé à ce sujet qu’«une décharge sauvage ne brûle pas toute seule. L’effet de loupe serait responsable de déclenchement du feu à cause de la présence du verre sur le site, un sujet donten parle souvent sur les réseaux sociaux, n’est prouvé par aucune étude». Certes, les décharges sont jonchées essentiellement d’éléments de combustion, mais ils ne brûlent pas tant qu’on ne lui met pas le feu. Il a d’ailleurs vivement déconseillé aux responsables des APC d’éliminer les déchets par le feu, surtout en période chaude, et ce, tout en faisant savoir que «les feux des décharges sont considérés comme des feux de profondeur, qu’on peut éteindre seulement par étouffement». Partant de constat, la direction de l’enivrement, sur instruction du wali de Béjaïa, a chapeauté une louable opération d’éradication des décharges sauvages à travers le territoire de Béjaïa.
53% DES DÉCHARGES CRÉÉES DANS LES FORÊTS
Organisée dans le cadre d’une commission mixe, composée des municipalités, des services de sécurité, dont la brigade de protection de l’environnement de la Gendarmerie nationale, de la conservation des forêts, de Sonelgaz et la DTP pour ne citer que celles-ci, elle est parvenue à recenser en premier lieu pas moins de 36 décharges sauvages. 53% d’entre elles sont localisées à la lisière des forêts ou à l’intérieur de celles-ci et d’autres près des plages. Intervenant à cette occasion, le directeur de l’environnement a déclaré que l’opération d’éradication de ces décharges, qui est toujours en cours, a donné lieu à l’élimination d’une vingtaine d’entre elles par une technique écologique consistant à recouvrir les sites ciblés par de la terre végétale afin d’écarter tout risque d’incendie et par-là même, réhabiliter le site et éliminer ses nuisances sur l’environnement et la santé. Les zones ciblées en priorité concernent celles qui sont situées à proximité de denses couverts végétaux (lire notre article du 30/04/2024 intitulé : Béjaïa : pas moins de 36 décharges sauvages recensées). Le directeur de l’environnement, Noureddine Abdelsadouk, a exhorté les P/ APC, lors de sa communication, à veiller surtout à ce que «les décharges sauvages qui seront fermées à l’issue de cette opération le restent pour toujours».
S’exprimant à la même occasion, le wali de Béjaïa, Kamel Eddine Karbouche, a rappelé que face à la rareté des assiettes de terrain et quelques fois aux oppositions des citoyens, il est impératif de prospecter auprès des particuliers dans le but de l’acquisition (achat) des terrains pour l’inscription, en 2025, des études de réalisation des décharges contrôleés.
Depuis le lancement de cet appel, il y a eu au moins deux citoyens qui ont répondu à l’appel, proposant leur terrain à la vente au profit de l’administration. Ainsi, un terrain de 5 hectares a été acquis auprès d’un citoyen à Boudjelil, un autre de 5 hectares, située entre Barbacha et Amizour, a été également proposé par un particulier.