Béjaïa : Le diktat des conducteurs de jet-ski

13/08/2024 mis à jour: 17:47
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Un jet-ski dans la zone de baigande à Boulimat, Béjaia

Il ne se passe pas un été sans que l’on enregistre, au niveau des plages surveillées de la wilaya de Béjaïa, des accidents, dont certains mortels, impliquant des motos de mer.

 Cette année, encore un accident a été signalé, samedi, à Boulimat, par l’un des adhérents de l’Association pour la protection et de sauvegarde du littoral de Béjaïa. 

Ce dernier a publié une vidéo où l’on peut voir deux adultes sur un jet-ski percutant un pédalo sur lequel se trouvait une jeune fille. «Fort heureusement, il n’y a pas eu de mort, une fillette a eu de légères blessures suite à sa chute lors de l’impact», rassure l’association. 

Cependant, celle-ci a profité de l’occasion pour alerter sur la fréquence de ce type d’accidents sur le littoral bougiote, réitérant son appel aux autorités, notamment aux gardes des côtes afin d’assumer leur responsabilité face à la recrudescence de ces accidents et la multiplication d’engins mécaniques de mer près des zones de baignade. 

En outre, l’association appelle à l’application stricte de la loi, notamment le décret exécutif n°16-203 du 20 chaoual 1437 correspondant au 25 juillet 2016 fixant les conditions et les modalités d’exercice des activités de transport maritime urbain et de plaisance maritime à but lucratif, la mise en place d’un balisage des zones de baignade dans le but de protéger les estivants. 

A titre indicatif, l’article 53 du même décret stipule que «la navigation de ces engins est interdite à moins de cent (100) mètres des limites de la zone réservée à la baignade telle que définie par la réglementation en vigueur». Les engins nautiques à moteur «doivent stationner et emprunter les lieux et les passages spécifiques qui leur sont réservés», obligeant aussi, selon l’article 60 «le conducteur et son passager de porter un gilet de sauvetage de couleur vive».

 Les adhérents de l’association constatent amèrement que depuis la création de leur organisation, il y a 10 ans, «la situation s’aggrave d’année en année», vu le nombre croissant de plaisanciers et autres jet-skis, les propriétaires de bateaux de plaisance qui sillonnent les plages près des rivages. 

En attendant, pour mettre fin aux désagréments causés par ses engins à la sécurité et à la quiétude des baigneurs, les autorités locales peuvent prendre exemple sur celle de la wilaya de Annaba, où le wali a pris les devants pour prendre des mesures interdisant ces engins au niveau d’un certain nombre de plages autorisées à la baignade. 

Le but de la décision est de dégager un espace de baignade sécurisé où les aventuriers du jet-ski sont repoussés vers les zones adéquates, soit à plus de 100 m du rivage, comme le stipule la réglementation, tout comme la mise en place d’un dispositif empêchant ces motos de mer de s’approcher des zones de baignade (couloir/balisage des zones de baignade). 

Ainsi, pour assurer la tranquillité des familles, le wali d’Annaba a décidé «l’interdiction stricte de l’entrée et de l’amarrage de tous les véhicules marins sur les plages autorisées à la baignade dans la wilaya d’Annaba», selon la presse locale, qui rapporte dans le même contexte que «les services de sécurité ont été également mobilisés pour faire respecter cette réglementation». 
 

 

 

12 noyades depuis le mois de juin 

La Protection civile de la wilaya de Béjaïa a enregistré, depuis le début de la saison estivale à ce jour, 12 noyades, au niveau des plages de la wilaya. Cependant, la cellule de communication de la PC précise que 6 d’entre ces victimes ont péri au niveau des plages interdites à la baignade, 3 d’entre elles se sont aventurées dans l’eau en dehors des heures de surveillance sur des plages autorisées et les autres ont bravé le danger sur des plages rocheuses. Lors des sorties de sensibilisation menée par la protection civile auprès des estivants, les agents constatent malheureusement, que de nombreux baigneurs ne respectent pas les consignes de sécurité, notamment, le signalement des fanions. D’ailleurs, les surveillants des plages ont dû intervenir plus de 1400 fois au niveau des plages surveillées pour porter secours à des baigneurs  en difficulté, notamment, en temps de mer agitée signalé par les drapeau orange et rouge. Pour rappel, la totalité des cas de noyades se manifestent, comme presque chaque année, sur le littoral Est, allant de Boukhlifa jusqu’à Melbou en passant par Tichy, Aokas et Souk El Tenine, des plages situées à proximité des wilayas de l’intérieur, d’où est issue la majorité des estivants, comme Sétif et BBA ainsi que pour ses plages de sable. Encore une fois, la responsabilité des parents est engagée.  La plus jeune victime décédée par noyade, depuis le mois de juin dernier, n’a que 17 ans. 

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