D’après un bilan arrêté au 28 novembre, deux fermes pilotes à Béjaïa ont réalisé un taux d’emblavement de 65,32%, soit une superficie de 113 hectares semée sur un objectif de 173 ha.
La culture du colza s’installe progressivement à Béjaïa, comme un peu partout à travers les wilayas à vocation agroalimentaire, depuis son lancement la saison 2020/2021. L’intégration du colza dans la feuille de route du développement de la filière des oléagineuses en Algérie a été motivée, selon les responsables du secteur, «par le poids de ces produits dans la balance commerciale», et dont l’Algérie cherche à s’affranchir et d’aller vers l’autosuffisance en ce produit stratégique et vital pour le secteur de l’industrie agroalimentaire.
C’est dans ce sillage que la wilaya de Béjaïa a engagé depuis 2021 le premier pas dans cette culture naissante, avec un objectif d’emblavement de 60 hectares. Lors de cette même campagne, on a enregistré un rendement d’environ 16 q/ha, soit à peu près 960 q. La présente campagne, c’est-à-dire celle de 2024/2025, se présente sous les meilleurs auspices.
Les objectifs d’emblavement ont sensiblement augmenté, bien qu’en intégrant seulement deux unités de production agricole, notamment les fermes pilotes de la commune d’Oued Amizour et Aïssani (Cazel), qui totalisent 173 ha consacrés. D’après un bilan arrêté au 28 novembre, les agriculteurs dans ces deux unités de production agricole ont réalisé un taux d’emblavement de 65,32%, soit une superficie semée estimée à 113 ha sur un objectif de 173 ha, en attendant la fin de l’opération.
Dans la wilaya de Béjaïa, des expériences ont été menées, notamment dans la localité d’Aokas, à l’est de la région, sur une exploitation de 3,5 ha. Selon des échos, cette expérience de la culture du colza opérée pour la première fois dans la wilaya de Béjaïa, soit en 2022, a été couronnée de résultats encourageants.
«Le succès de l’expérience pilote de la culture du colza réalisé au niveau de l’exploitation de Nadia Saïdi, agricultrice, a ainsi donné des résultats dépassant toute attente en termes de qualité et de quantité, encourageant ainsi les agriculteurs de la région à s’investir dans ce nouveau créneau aux fortes potentialités et avantages», a estimé la Chambre de l’agriculture de la wilaya de Béjaïa.
Par ailleurs, apprend-on, les agriculteurs engagés dans la culture du colza sont assurés que toute leur production sera écoulée, dans la mesure où une convention a été signée entre la direction des services agricoles (DSA) et un transformateur local, lequel s’est engagé à acheter la totalité de la récolte. Afin d’encourager les exploitations agricoles privées et autres investisseurs, la DSA a diffusé un appel au niveau de ses démembrements, notamment auprès des APC et les subdivisions agricoles pour sensibiliser ces derniers à adhérer à ce programme ambitieux, en consacrant 123 ha des terres.
Prime d’intégration
Dans le même sens et dans le but d’augmenter davantage la superficie affectée aux cultures oléagineuses, le ministère de l’Agriculture a annoncé, en 2023, un dispositif fixant des mesures incitatives à même de permettre à l’Algérie de produire ses propres graines oléagineuses destinées à la transformation agro-industrielle.
Ainsi, les pouvoirs publics ont décidé d’accorder plusieurs primes relatives à la production aux fermes pilotes, coopératives et producteurs privés oscillant entre 3000 et 3500 DA par quintal.
Par ailleurs, une prime d’intégration de 500 DA par quintal sera accordée aux unités de transformation disposant d’un contrat avec les producteurs, afin de les inciter à introduire des graines oléagineuses produites localement pour la production de l’huile végétale et enfin une prime de stockage des graines oléagineuses fixée à 200 DA par quintal aux coopératives des céréales et des légumes secs ayant stocké des oléagineux livrés par les producteurs, a précisé alors le directeur de la production et de la régulation des filières végétales au ministère de l’Agriculture.