L’interprète de la nouba sanaa, Beihdja Rahal, donnera ce soir, à 22h, un concert événement au Théâtre national d’Alger.
Au grand bonheur des mélomanes, l’artiste Beihdja Rahal promet un concert à l’attente de son public. Au cours de cette soirée ramadanesque, elle interprétera, de sa voix cristalline, une douzaine de titres exhumés de son dernier album Nouba Mezdj Dil Mdjenba.
Ce 29e album a été réalisé en partenariat avec YG Events, au studio Crescendo à Alger, avec les musiciens chevronnés qui accompagnent l’artiste depuis plus d’une vingtaine d’années, tels que Nadji Hamma, Amine Belouni, Djamel Kebladj et Abdelhadi Boukoura. Il est distribué par les éditions Ostowana à Chéraga. L’album en question se décline sous la forme de deux modes qui se fait suivant les recueils et références dans ce domaine. Il s’agit des modes dil et mdjenba. L’album débute par le morceau Tchambar Sika, suivi par inqilab maoual : Zarni l’malih, par un mceddar dil : Ala fasqini, un btaihi mdjenba : Moudh badet, un istikhbar maoual : Fala tasqini, un derdj dil : Khadam li saadi, un insiraf mdjenba : Dir el ouqar, un insiraf dil : Qad farrach, un insiraf mdjenba : Ya badiî l’djamal, un khlass dil : In chakawta l’hawa, un khlass mdjenba : Charibna wa tab et un khlass dil : Atani zama.
Après Alger, l’interprète de musique andalouse fera d’autres escales heureuses. La première escale est attendue le 1er avril au niveau de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.
Hommage
Un lieu qu’elle connaît fort bien, puisqu’en 2020, elle s’est produite à l’occasion d’un hommage rendu au regretté artiste d’expression kabyle Cheikh El Hasnaoui. Un musicien qu’elle a eu le privilège de rencontrer en mars 2001 à l’Île de la Réunion. Beihdja Rahal fera une dernière escale le 5 avril, à partir de 22h, au niveau de la salle Maghreb d’Oran. Pour rappel, Beihdja Rahal a entamé sa formation artistique en 1974 au Conservatoire d’Alger sous l’enseignement de Mohamed Khaznadji, Abderrezak Fakhardji et Zoubir Karkachi. Elle a fait ses premiers pas en 1982 en tant que musicienne et interprète au sein de l’orchestre El Fakhardjia durant trois ans.
Elle devient également membre fondateur, chanteuse soliste et professeur de musique andalouse au sein de l’orchestre Essoundoussia : une association qui obtient le premier prix au Printemps musical d’Alger en 1987 et 1988. En 1993, elle crée son propre orchestre à Paris. L’artiste Beihdja Rahal a enregistré les douze noubas (modes) existant dans la musique sanaâ (école d’Alger de la musique arabo-andalouse), entamée en 1995.
L’artiste donne également des cours à des enfants avec l’ELCO (Enseignement de la langue et culture d’origine) et à des adultes au sein de l’association Rythmeharmonie, dont elle fait partie.
En 2006, Beihdja Rahal obtient le prix Mahfoud Boucebci pour ses travaux de recherche et de sauvegarde du patrimoine musical andalou. En 2008, elle figure parmi «les 50 personnalités qui font l’Algérie» par la revue Jeune Afrique. Beihdja Rahal a coédité des ouvrages relatifs à la musique arabo-andalouse : La plume, la voix et le plectre paru en 2008 et La joie des âmes dans la splendeur des paradis andalous, en 20108.
Beihdja Rahal s’occupe de la partie musicale et Saâdane Benbabaali prend en charge le côté littéraire. Selon elle, ce travail d’écriture consiste à apporter des éclairages, des explications quant à la poésie et à la musique andalouse.