Un véritable régal pour ceux qui ont assisté jeudi dernier à la conférence donnée à la Bibliothèque de la wilaya de Béchar par le sociologue et professeur à l’Université d’Oran Rabeh Sebaâ sur son roman Fahla.
Le mot ne signifie rien d’autre qu’une femme brave et courageuse qui défie au quotidien ses adversaires. Le livre aborde aussi un thème central considéré jusqu’ici dans notre société comme tabou mais riche et fructueux par la qualité de ses révélations insoupçonnées de notre langue.
Ce qui est intéressant dans l’échange entre l’auteur et l’assistance, ce sont les débats qui ont suivi sur certains points qui méritaient aux yeux de certains participants des éclaircissements que ces derniers ont cru relever en particulier sur l’utilisation de la daridja.
Le professeur Rabah Sebaâ, qui a puisé le sujet dans ses recherches académiques, a essayé de convaincre l’auditoire en mettant en relief un patrimoine culturel algérien dense et riche sur notre l’identité «oubliée» et datant de l’époque punique. «Il est impératif et urgent de ressusciter les langues maternelles comme l’ont fait les sociétés maltaises et malgaches», a-t-il souligné avec force.
«Maintenant, on commence par s’acheminer vers l’utilisation de la notion de la langue algérienne et non la notion de ‘daridja’ ou ‘amya’ calqué sur la notion du dialecte et qui charrie une forte péjoration», a-t-il ajouté.
L’auteur insiste sur le fait que l’algérien est une langue à part entière et non un dialecte. L’orateur étaye son argumentaire sur le fait que l’écriture d’un roman de près de 300 pages, en l’occurrence Fahla, en est la preuve matérielle que l’algérien est une langue qui a du souffle.
Dans ce sillage, l’auteur insiste aussi sur le rejet du discours idéologique qui a pollué le débat sur la question linguistique en Algérie. Pour lui, il s’agit de revenir à des bases scientifiques et s’appuyer sur des recherches académiques pour faire évoluer les langues natives algériennes.
Le roman Fahla est venu prouver que la langue algérienne a sa place dans le fonds littéraire comme le sens scientifique. La conférence s’est achevée avec la signature du roman par une séance de dédicace.