Le projet d’envergure du Parc national de Taghit a-t-il été enterré ? Sera-t-il ressuscité un jour ? L’idée de sa création a germé, il y a trois décennies de cela, dans l’esprit des membres de l’Association de l’environnement, de la protection de la faune et de la flore (AEPFF) présidée par le Dr Bendada Cheih.
Au départ, l’association a pu constater des dégâts incommensurables causés à la faune et à la flore saharienne, et par conséquent, elle a décidé d’alerter les bonnes volontés de la nécessité de préserver la nature de ces atteintes
. C’est ainsi que l’Agence nationale de la conservation de la nature, dont le siège est à Alger, a été chargée d’élaborer l’étude du Parc national de Taghit. Tous les aspects de la faune et de la flore ont été intégrés dans cette étude, notamment le relevé de végétation, l’analyse du milieu physique etc. Il est à noter que de processus de dégradation, selon l’association, affectait en particulier l’acacia radiana par des coupes abusives, le braconnage intensif, les «campings sauvages» etc. Le processus de destruction de la nature dans la région s’étend, a constaté l’association, à la disparition des espèces rares et uniques à l’image des gazelles dorcas et dama, le mouflon à manchettes en «danger d’extinction» par le braconnage.
Sur le plan de la sauvegarde de la flore, l’association a alerté sur la rareté et la réduction constante des plantes à usage médical tels que l’armoise (chih) le romarin (lazir) et beaucoup d’autres variétés de plantes.
De ce constat amer et préoccupant, les membres de l’association ont décidé de réagir et engager toute la procédure réglementaire qui a abouti à la suggestion pour la création d’un Parc naturel de Taghit. Dans cette optique, elle a pris attache avec l’AREAD, organisme qui s’est chargé de mettre l’association en liaison avec le PNUD. Dans ce cadre, des journées d’étude ont été organisées dans la région et auxquelles ont assisté les ambassadeurs de l’Union européennes, du Chili et de la Suisse ainsi que les fabricants français d’huiles essentielles, les responsables du secteur agricole, les élus locaux et les agriculteurs de Taghit.
Aujourd’hui, l’association initiatrice du projet reste sceptique mais une lueur d’espoir semble se dessiner, indique-t-elle, car elle vient d’apprendre qu’un projet de décret portant sur la création officielle d’un Parc national de Taghit, récemment examiné par le gouvernement, sera incessamment publié.
Le Parc national, d’une superficie de 85 000 ha, extensible à 200 000 ha, vise, outre la préservation de la faune et de la flore saharienne, à endiguer l’avancée du désert ; il aura aussi pour objectif la sauvegarde des sites archéologiques, historiques et naturels d’une grande importance pour l’étude de l’évolution de l’histoire de l’Humanité.
L’association souhaite ardemment que la concrétisation du projet en question ne mettra pas autant de temps pour sa réalisation.