Certains historiens la considèrent comme «la mère» des batailles de la glorieuse ALN. Vu son timing qui intervient 52 jours après le déclenchement de la Guerre de Libération nationale, cette épopée est inscrite en lettres d’or dans les manuscrits d’histoire. Malgré leur manque d’effectifs, les combattants de l’ALN ont donné une leçon de bravoure et d’héroïsme à l’armée coloniale.
Se croyant invincible, cette dernière y a perdu 31 de ses hommes, en sus de dizaines de blessés. La bataille a été «revisitée» hier, à l’occasion du 70e anniversaire de son déroulement. Organisée par l’association Mechaâl Chahid et la direction locale des moudjahidine et des ayants droit, cette cérémonie de recueillement a eu lieu au village Cherarba, sur les hauteurs de Baghlia, à l’est de Boumerdès.
Elle a été marquée par la participation des hautes autorités civiles et militaires de la wilaya, de familles et proches des martyrs, de moudjahidine, d’élus locaux et de nombreux citoyens. «La bataille a eu lieu au lieudit Oued Hellal. Elle a duré de 7h du matin à 4h de l’après-midi et a été menée par neuf moudjahidine, dirigés par le martyr Mohamed Gualmi, un vétéran du Mouvement national qui était membre de l’OS», témoigne un fils de chahid, lors d’une conférence sur ce haut fait d’arme de l’ALN.
En sus de leur chef, quatre combattants sont tombés en martyrs à l’issue de cette embuscade. Il s’agit de Haddad Rezki, Abida Said, Kassimi Mohamed, Abbas Mohamed. Trois autres, à savoir Idir Ali, Cheikh Mohamed, Mohammed Ben Mahmoud, ont été faits prisonniers. Le seul survivant est Abdiche Mahfoud, qui avait relaté après l’indépendance les moindres détails de cette bataille, a-t-on ajouté. «Malgré sa suprématie numérique, l’armée coloniale a subi de grandes pertes, en perdant 31 soldats, dont deux officiers, sans compter les blessés, dont le nombre dépassait 80», rapporte un autre moudjahid. Pour terroriser la population et démontrer sa superpuissance, la France coloniale avait alors mobilisé plus de 8000 soldats et d’importants équipements militaires. «Ils ont encerclé toute la région.
Les moudjahidine étaient positionnés près des monts Boubrak avant de se diriger vers Oued Hellal en vue d’affronter l’ennemi sans exposer les populations civiles au risque», relate Hassan, passionné d’histoire.
La commémoration de cette bataille a été marquée par l’organisation de plusieurs activités. Après une cérémonie de recueillement à la mémoire des martyrs, les autorités ont honoré la famille du moudjahid Lounès Allel, décédé récemment, et la famille du chahid Salah Chami en baptisant la Maison de jeunes de la ville àson nom.
Rebiga : «L’Algérie est fidèle à tous ceux qui l’ont aidée»
Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, a réitéré, hier à Alger, la reconnaissance de l’Algérie envers tous ceux qui l’ont soutenue durant sa glorieuse Révolution contre le colonialisme français. Dans une allocution prononcée à l’occasion de la deuxième session de l’assemblée de l’Association des amis de la Révolution algérienne, M. Rebiga a souligné que «l’Algérie, toutes générations confondues, demeurera fidèle à tous ceux qui l’ont aidée et soutenue durant la Révolution de libération et transmettra les valeurs de loyauté à ses enfants», lesquelles valeurs, a-t-il dit, sont «le seul garant de la solidarité, du progrès et de la paix mondiale». Il a, à cet égard, indiqué que la création de l’Association des amis de la Révolution algérienne visait à «préserver le legs historique de ces amis» et à «parachever le noble parcours de fidélité envers ceux qui se sont tenus aux côtés du peuple algérien». Cette association se veut aussi «une tribune pour exprimer les valeurs du droit des peuples à la liberté et à la dignité», a-t-il ajouté.
Et de souligner que l’Algérie, sous la direction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et forte de ses principes puisés dans sa glorieuse histoire, «participe activement au processus de prise de décision internationale en faveur du renforcement de la paix et de la sécurité internationales». Elle s’attelle également sur le plan diplomatique à «consacrer les valeurs et principes énoncés dans la Charte des Nations unies, notamment le droit des peuples à l’autodétermination, le règlement pacifique des conflits et le renforcement de la coopération et de l’amitié entre les nations», a-t-il affirmé.