Les récentes pluies qui se sont abattues sur le nord du pays sont salutaires pour les réserves en eau des barrages du pays, en dépit des dégâts occasionnés. En effet, le volume d’eau emmagasiné dans le bassin du barrage de Beni Haroun (Mila) a atteint plus de 690 millions de mètres cubes à la suite des récentes précipitations, a annoncé, avant-hier, le directeur de wilaya des ressources en eau, Messaoud Lachehab, cité par l’APS.
Selon lui, le volume quotidien moyen d’eau de pluie reçu par cet ouvrage hydraulique a atteint les 5 millions de mètres cubes en raison des fortes pluies arrivées au barrage par le Rhumel, oued N’dja et oued Eddhib qui convergent tous trois vers le barrage.
Le volume d’eau reçu par le barrage durant la seconde quinzaine du mois de mai a été de l’ordre de 60 millions de mètres cubes, contribuant ainsi à une «augmentation significative» des réserves d’eau désormais de 692 millions de mètres cubes, soit 76% de la capacité totale du barrage, a-t-il fait savoir. Un taux de remplissage qui devrait prochainement atteindre 80%, puisque les services météorologiques prévoient d’autres précipitations dans les prochains jours, a indiqué le directeur des ressources en eau.
Le volume d’eau stocké «garantit un approvisionnement confortable des habitants des wilayas desservies par le barrage de Beni Haroun, dans le cadre du programme normal d’alimentation en eau potable», a-t-il expliqué. Selon lui, le pompage des eaux en direction des wilayas concernées se déroule à raison de 20 jours par mois avec un volume de pompage quotidien estimé à 800 000 mètres cubes.
Sur un autre plan, il a assuré que les précipitations importantes enregistrées dans la région ont contribué à l’amélioration du niveau de la nappe phréatique et au retour du débit de plusieurs sources naturelles dans de nombreuses régions de la wilaya. Globalement, le taux de remplissage de 29 barrages a augmenté dans 17 wilayas, suite aux dernières précipitations, selon un exposé présenté, dimanche dernier, lors du Conseil des ministres.
Les capacités de mobilisation des barrages du pays seront portées à près de 9 milliards de mètres cubes d’eau en 2024, selon les prévisions de l’Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH), communiquées, en janvier dernier, par son responsable. «Les capacités de mobilisation d’eau des 80 barrages du pays passeront de 8,3 milliards de mètres cubes actuellement, à près de 9 milliards de mètres cubes en 2024, grâce à la mise en service de cinq nouveaux barrages», a indiqué le directeur général de l’Agence nationale des ressources hydrauliques, Mehdi Akkad.
En revanche, il a déploré le «déficit persistant» accusé en matière de couverture des besoins en eau, au vu de la forte demande et du manque des eaux de pluie, ces dernières années, notamment au niveau de certaines régions du pays.
Pour remédier au stress hydrique, le secteur fonde beaucoup d’espoir sur les stations de dessalement de l’eau de mer, actuellement au nombre de 11 à travers le pays, dans l’attente de leur renforcement par d’autres, à l’avenir, dont la station de Corso (Boumerdès) attendue pour la mise en service à la fin 2023, «en vue de la couverture de 60% des besoins de la population en eau potable à l’horizon 2030», a-t-il ajouté.