Banques publiques : Niveau élevé des créances «classées»

28/08/2024 mis à jour: 12:33
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Photo : D. R.

Le bilan du système bancaire a enregistré un rythme d’évolution positif de 6,37%, porté par une augmentation appréciable des crédits, qui ont connu un taux de croissance de 5,8%, représentant 583 milliards de dinars de flux net de crédits, ainsi que par une hausse des ressources collectées, dont le flux net a été de plus de 387 milliards dinars», selon les conclusions de la Banque d’Algérie.

A fin 2023, le secteur privé a accaparé une part prépondérante des crédits avec un taux de 58%, contre 42% pour le secteur public. En revanche, les banques publiques demeurent le principal pourvoyeur de crédits à l’économie à hauteur de 85%. Une ombre au tableau quand même, la qualité du portefeuille crédits du système bancaire.

Ce dernier, note la BA dans sa dernière livraison sur l’évolution économique et monétaire, «demeure altéré par un volume important de créances classées, en l’absence d’effacement de créances très anciennes, dont toutes les voies de récupération ont été épuisées, lesquelles continuent de biaiser l’indicateur qui lui est lié». Le montant de ces créances classées ?

Celles-ci ont connu, affirme la même source, «une légère augmentation de 0,33%, passant de 728,43 milliards de dinars en 2022, à 730,82 milliards de dinars en 2023». Cette catégorie de créances, rappelle l’autorité monétaire, est caractérisée par des «taux de défaut élevés», qui pèsent grandement sur «la qualité» du portefeuille des banques publiques.

Autrement dit, les impayés sont donc tellement importants qu’ils affectent la qualité des crédits. Des crédits irrécouvrables ou à recouvrer, des créances non-performantes, etc. La terminologie est variée pour désigner des prêts ou crédits que les banques n’ont pu récupérer ou ne récupéreront pas.

«Le niveau élevé des créances classées dans les banques, affirme la BA, est resté relativement stable avec des niveaux de provisionnement acceptables qui avoisinent les 50%.»

La Banque d’Algérie souligne que l’analyse macro-prudentielle fait ressortir «un bilan confortable du secteur bancaire algérien, caractérisé par une amélioration en termes de solvabilité et de rentabilité avec une forte hausse de plus de 16% du résultat net».

Le ratio de solvabilité globale du secteur bancaire a gagné «1,3 point de pourcentage à fin 2023, atteignant ainsi un ratio de 22,8 % contre 21,5 % une année auparavant».

Et ensuite d’affirmer que «les niveaux d’adéquation des fonds propres sont plus importants au niveau des banques publiques comparativement aux banques privées où le ratio de solvabilité globale ne dépasse pas les 20%».

Aussi a-t-elle annoncé que «la hausse importante de 11,6% des fonds propres réglementaires au niveau des banques publiques, leur ratio de solvabilité globale est passé de 22,0% à fin 2022 à 23,7% à fin 2023 soit une hausse de 1,7 point de pourcentage».

A fin 2023, a-t-elle indiqué, «les actifs liquides continuent à couvrir largement les passifs à court terme enregistrant un taux de 117,56% et ce malgré le recul de la liquidité bancaire». Le secteur bancaire algérien, ajoute-elle, pourrait faire face à un retrait à court terme à hauteur de 117% des passifs exigibles et confirme avoir dépassé la crise de liquidité enregistrée avant 2020.
 

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