Le feuilleton de la crise bancaire étasunienne continue avec l’annonce hier du rachat de la Silicon Valley Bank (SVB) par l’autre américaine First Citizens.
Celle par qui la crise arriva, la SVB, avait annoncé sa faillite le 10 mars, ce qui a pour rappel créé des turbulences jamais vécues dans le système financier des Etats-Unis depuis la crise des Subprimes en 2008. Un vent de panique s’en est suivi en Europe, où la crainte de l’effet contagion pour les banques du vieux continent demeure à ce jour. La First Citizens s’engage par le rachat de la SVB à reprendre «l’intégralité de ses dépôts et prêts ainsi que ses 17 agences», qui auront désormais le label First Citizens.
L’annonce de la transaction a été faite par le régulateur bancaire américain FDIC en notant que le rachat porte sur 72 milliards de dollars d’actifs acquis avec une décote par First Citizens. Ceci en précisant que la SVB avait au moment de sa faillite pas moins de 119 milliards de dollars de dépôts.
Le FDIC, qui a décidé de garder sous son contrôle 90 milliards d’actifs, avait déjà absorbé 20 mds de dollars de pertes de la SVB. Pour rappel, la SVB, qui était proche des milieux de la tech et de la cryptomonnaie, s’était retrouvée en difficulté après la vente de 21 milliards de dollars de titres financiers, occasionnant une perte de 1,8 md de dollars.
La SVB avait exprimé son intention de lever du capital, mais c’était au moment de la remontée rapide des taux de la Banque centrale américaine (Fed) passant de zéro à plus de 4% en moins d’un an afin de faire face à l’inflation. La clientèle de SVB n’a pas tardé à faire des demandes de retraits massifs ce qui a poussé les autorités de contrôle à déclarer l’insolvabilité de la banque. Signature Bank a subi le même sort et a été reprise par Flagstar Bank avec ses 40 agences et l’essentiel des 88,6 mds de dollars de dépôts, alors que 60 mds de dollars de prêts et 4 autres de dépôts en ligne sont sous le contrôle des autorités du pays. La troisième banque a avoir disparu de la place financière américaine est la Silvergate Bank, alors que de nombreuses autres petites banques régionales ont chuté en Bourse, à l’instar de First Republic qui a vu sa valeur perdre 80%.
En Europe, Credit Suisse a lui aussi été racheté par son compatriote UBS pour éviter la faillite. Les autorités financières des États-Unis et de l’Europe ont pris des mesures urgentes pour limiter les dégâts de cette crise qui a créé des turbulences de part et d’autre de l’Atlantique, rappelant fortement la crise de 2008. Il y a quelque temps, lors de l’annonce de la Banque centrale américaine du nouveau relèvement de ses taux, le président de la Fed, Jerome Powell, avait reconnu le risque «d’un resserrement des conditions de crédit pour les ménages et les entreprises avec des conséquences potentielles sur l’économie».
De son côté, la Goldman Sachs a estimé que le «tumulte dans le secteur bancaire pourrait avoir des conséquences sur la croissance, mais qui demeurent très limitées en zone euro et au Royaume-Uni».