Au moins 65 réfugiés rohingya de Birmanie ont été tués l'an dernier lors de heurts entre groupes rivaux pour le contrôle des camps qui les accueillent au Bangladesh voisin, a annoncé mardi une ONG de défense des droits humains.
Le Bangladesh accueille autour de Cox's Bazar (sud) plus d'un million de membres de la minorité musulmane qui vivent dans des conditions très précaires dans des camps de fortune. Depuis le coup d'Etat, qui a ramené la junte birmane au pouvoir en 2021, les régions où sont implantées les Rohingya sont le théâtre d'un conflit meurtrier entre plusieurs mouvements rebelles et l'armée.
Deux de ces groupes, l'Armée Arakan (AA) et l'Organisation de solidarité rohingya (RSO), s'y disputent le contrôle des camps bangladais. Dans un rapport publié mardi, l'ONG Fortify Rights a documenté en 2024 un total de 65 morts liés à cette lutte d'influence entre groupes militants et criminels, ainsi que des dizaines de cas d'agressions, d'enlèvements ou d'extorsion.
«Les groupes armées rohingya causent des ravages au Bangladesh comme en Birmanie, en presque totale impunité», a déclaré devant la presse le responsable de l'ONG, John Quinley. «Les membres de ces groupes ne sont pas les seules victimes, les civils également», a-t-il ajouté.
Fortify Rights a exhorté le gouvernement provisoire bangladais à enquêter sur ces violences, qui relèvent, selon l'ONG, pour certaines d'entre elles de crimes contre l'humanité. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a visité la semaine dernière les camps de réfugiés rohingya du Bangladesh et promis de tout faire pour éviter la baisse de leurs rations alimentaires.