Les Etats-Unis sont engagés dans un renforcement sans précédent de leur flotte navale au Moyen-Orient. Le département de la Défense a annoncé l’envoi en urgence dans la région du porte-avions Abraham Lincoln, d’un croiseur avec à son bord des missiles guidés et un sous-marin avec 150 charges nucléaires.
Un autre porte-avions va suivre en appui de dizaines de bases militaires déjà en activité dans les monarchies arabes. Le renforcement de la présence américaine est en rapport avec la brusque tension créée par l’agression israélienne contre le territoire iranien et durant laquelle a été assassiné le chef du mouvement Hamas, Ismaël Haniyeh.
L’intervention israélienne a provoqué une aggravation de la tension déjà très perceptible depuis le 7 octobre.
Téhéran, humilié pour la deuxième fois par l’armée israélienne, a juré de défendre son honneur et sa souveraineté bafoués. L’Iran a promis qu’il a les moyens de riposter, après l’assassinat d’un général des pasdarans. Mais sa réaction a été mesurée parce qu'Israël a été informé à l’avance sur les moyens mis en œuvre. Toutefois Israël, assuré du parapluie militaire américain, a récidivé en portant la guerre en Iran même.
Ce qui fait qu’aujourd’hui, le monde entier retient son souffle, surtout qu’il est apparu que la supériorité militaire israélienne est une fonction entretenue par les sionistes et leur protecteur. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie ont publié une déclaration dans laquelle ils soutiennent qu’une attaque contre Israël aura de «graves conséquences sur la sécurité régionale». C’est une réaction sans doute respectable. La guerre n’apporte que les malheurs et la haine surtout des pays qui ont de faibles moyens pour se protéger. Elle est cependant inopportune dans la mesure où elle a évité aux Israéliens une leçon qu’ils n’oublieront pas.
Depuis sa création, ce pays n’a semé que du mal autour de lui, fort de la faiblesse des Arabes, il a répandu l’injustice et les crimes restés impunis. Depuis 1948, il a soumis le peuple palestinien à un joug impitoyable. Il a agressé ses voisins, occupé des territoires qui ne lui appartiennent pas. Il a vécu dans l’agression permanente. Les généraux israéliens ont mis le Liban à genoux, transformé la Syrie en champ de ruines, bombardé l’aéroport de Damas quand bon lui semblait. Sans parler des souffrances imposées aux Palestiniens de Cisjordanie et de Ghaza. Jusqu’à ce jour, la résolution 104 adoptée depuis la guerre de juin 1967 est restée lettre morte.
De nombreux crimes, des violations de la légalité internationale que l’ONU n’a pas réussi à faire respecter. Israël a développé la bombe atomique, mais ne l’a jamais reconnu, mais les pays occidentaux observent à ce sujet un mutisme total. Tout autre pays aurait subi les foudres des puissants de ce monde et aurait été soumis à des sanctions drastiques. L’Iran, qui a décidé de se doter de l’arme nucléaire, s’est retrouvé sévèrement puni et soumis à un embargo international et tout son peuple en souffre terriblement.
Ce n’est malheureusement pas le cas d’Israël qui se permet de se livrer à un véritable chantage nucléaire sans que cela offusque quiconque. Son ministre des Finances, un nazi religieux qu’on voit régulièrement aux côtés de Yoav Gallant, le ministre de la Défense, a proposé récemment d’exterminer de la surface de la terre le peuple palestinien avec une bombe atomique. Cela n’a révolté aucun pays occidental.
Quand les Israéliens exagèrent dans le massacre des femmes et des enfants avec des bombes made in USA, Washington se contente d’exprimer ses «inquiétudes» et d’appeler à «la retenue». Alors qu’au vu de ses crimes, Israël aurait dû être mis au ban des nations depuis des décades. La déclaration des 5 pays aurait dû être adressée à Israël et à l’Iran.
Cela n’a pas été le cas. D’où le deux poids deux mesures. Le problème de l’Iran, c’est d’avoir essayé d’exporter sa révolution, faisant surtout du mal au monde arabe. Si des sanctions réelles avaient été imposées à Israël, le Moyen-Orient aurait été autre. Mais tant qu’il a un protecteur qui ne jure que par lui, cela veut dire que le pire reste à venir.
Par Tayeb Belghiche