Nous avons recensé en 2022, 373 cas de tuberculose à travers la wilaya, dont 90 cas comptabilisés au niveau des unités spécialisées de la ville de Béjaïa, selon un responsable de la DSP.
Reléguée au second plan par l’émergence des maladies non-transmissibles issues de la transition épidémiologique, puis occultée par la pandémie de la Covid-19, la tuberculose n’en demeure pas moins une maladie endémique dans la wilaya de Béjaïa et d’autres régions du pays. Néanmoins, les efforts consentis par les pouvoirs publics, en matière de prophylaxie contre cette pathologie, qui figure en bonne place dans le programme élargi de vaccination, a sensiblement fait reculer son incidence.
«Nous avons recensé, au cours de l’année 2022, 373 cas de tuberculose à travers la wilaya de Béjaïa, dont 90 cas comptabilisés au niveau de l’unité spécialisée de la ville de Béjaïa, qui regroupe quatre communes, à savoir Béjaïa, Toudja, Tala Hamza et Boukhelifa», nous a confié un responsable de la Direction de la santé et de la population (DSP), tout en révélant que l’incidence de cette maladie contagieuse est de seulement 36 cas pour 100 000 habitants.
«Depuis plusieurs décennies, l’incidence de la tuberculose est inscrite dans une trajectoire descendante. Nous avons aussi relevé l’effondrement des cas de mortalité qui relèvent de l’exception», a-t-il fait savoir. Selon notre source, l’amélioration de la situation épidémiologique est la résultante de l’importance accordée à la couverture vaccinale infantile, de même que l’accessibilité au traitement. En effet, la prophylaxie, autant que la prise en charge médicamenteuse des cas déclarés sont à la charge de l’Etat.
Un médecin exerçant dans une unité de contrôle et de traitement des maladies respiratoires (UCTMR), nous a informés que seuls 10% des personnes infectées par Mycobacterium Tuberculosis, l’agent pathogène de la tuberculose, développent la maladie. «Seuls les malades dont l’examen bactériologique révèle une microscopie positive sont soumis à un traitement antibiotique, lequel est passé de 18 à 6 mois. Quant aux cas asymptomatiques, ils ne nécessitent aucun traitement, car ils ne présentent aucun risque, ni pour eux-mêmes, ni pour leur entourage», a-t-il expliqué.
Notre interlocuteur a, par ailleurs, souligné que depuis deux décennies, la tuberculose extra-pulmonaire (TEP) a pris le pas sur la tuberculose pulmonaire (TP). «Près de 70% des cas diagnostiqués sont des TEP, avec une localisation plus fréquente de la maladie dans les ganglions lymphatiques, le cerveau et l’os», dira-t-il. Le praticien n’a pas manqué de mettre en garde contre la contamination humaine par une souche de la bactérie présente chez les bovins. «La vaccination du cheptel permet de limiter la propagation de la tuberculose. Cependant, les bovins non vaccinés sont susceptibles d’infecter directement les éleveurs et de contaminer les consommateurs de lait cru non pasteurisé», a-t-il alerté.