De retour en compétition, le réalisateur texan propose une plongée farfelue dans l'Amérique des fifties et concocte une affiche de rêve réunissant Tom Hanks, Scarlett Johansson et Margot Robbie.
Il est toujours revenu bredouille de la Croisette bien qu'il ait fait à chaque fois monter la température sur le tapis rouge cannois, amenant dans son sillage un aéropage de grosses pointures hollywoodiennes. Pour la troisième fois de sa carrière, le réalisateur onirique Wes Anderson est en lice pour la palme d'Or. L'auteur de The Grand Budapest Hotel et d'À bord du Darjeeling Limited présente mardi en compétition Asteroid City. Comme dans The French Dispatch qui avait vu Timothée Chalamet, Adrien Brody, Owen Wilson et Lyna Khoudri affoler les photographes et les chasseurs d'autographes, Asteroid City, qui a été tourné en Espagne, réunit une distribution des plus glamour : les fidèles du cinéaste Tilda Swinton, Adrien Brody et Jeff Goldblum, et des nouveaux venus comme Margot Robbie, Tom Hanks, Maya Hawke et Scarlett Johansson...
De retour en compétition deux ans après The French Dispatch, qui se déroulait dans une France de carte postale, le Texan de 54 ans, connu pour son style désuet et ironique, situe cette fois son action dans l'Amérique des Fifties. Dans une petite ville fictive du désert, célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique à proximité, des militaires et des astronomes accueillent le temps d'un week-end cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu'ils présentent sous el regard de leurs parents leurs inventions.
À quelques kilomètres de là, par-delà les collines, se profilent des champignons atomiques provoqués par des essais nucléaires. Ce ne seront pas les seuls événements inattendus qui émailleront ce conte rétro et pastel, qui sortira dans les salles françaises le 26 juin. Des extra-terrestres pourraient s'inviter à la fête.
Wes Anderson offre un cinéma immédiatement reconnaissable, avec une palette visuelle rétro et un goût de la symétrie, souvent imité, qui font les délices de ses fans sur Instagram. Reste à voir s'il parviendra à se renouveler et séduire le jury présidé par Ruben Östlund, qui a déjà vu plus de la moitié des 21 œuvres en lice.
L'Italie de retour en force
Wes Anderson se fera peut-être éclipser par le maestro du cinéma transalpin. Distingué en 2021 d'une Palme d'or d'honneur, Marco Bellocchio, 83 ans, dévoile L'enlèvement. L'histoire vraie d'Edgardo Mortara, un enfant juif de 6 ans converti de force au XIXe siècle. Le film a pour cadre le quartier juif de Bologne où en 1858, les soldats du Pape font irruption chez la famille Mortara pour y prendre leur fils de 7 ans, Edgardo, qui va recevoir une éducation catholique.
Le vétéran va-t-il enfin connaître la consécration, alors que le cinéma transalpin n'a plus été couronné d'une palme d'or depuis plus de 20 ans? Le trophée tant convoité lui a toujours échappé malgré ses huit sélections depuis Le saut dans le vide en 1980, jusqu'au Traître en 2019, sur un repenti de la mafia.
L'Italie aura deux autres chances de remporter la palme. D'une part, avec Nanni Moretti, sacré en 2001 pour La Chambre du fils et qui revient mercredi avec Vers un avenir radieux. D'autre part, avec Alice Rohrwacher, une autre habituée de Cannes, qui suit un jeune archéologue mêlé à un groupe de pilleurs de tombes dans l'Italie des années 80 dans La chimère projeté vendredi.