Les Aborigènes d’Australie ont exprimé leur colère et leur amertume dimanche, après le rejet par la majorité blanche du pays d’une réforme qui proposait de reconnaître les populations autochtones dans la Constitution et de leur donner plus de droits.
Des chefs aborigènes ont appelé à «une semaine de silence» pour faire le deuil de l’échec du référendum, alors que le Premier ministre Antony Albanese a appelé la nation divisée à s’apaiser «dans un esprit d’unité». Avec plus de 70% des bulletins dépouillés dimanche, il ressort qu’environ 61% des Australiens ont voté «non» à la question de savoir si la Constitution de 1901 devait être modifiée pour reconnaître les premiers habitants du pays. Ils ont aussi rejeté la création d’un conseil consultatif - surnommé «La Voix» - auprès du Parlement et du gouvernement pour émettre des avis sur les lois et les politiques publiques qui affectent les populations autochtones. Aborigènes et insulaires du détroit de Torres, représentent 984 000 personnes, soit 3,8% de la population australienne. Selon un groupe d’associations de défense des Aborigènes, des millions d’électeurs australiens ont manqué l’opportunité de réparer la «dépossession brutale» de leur peuple. «Maintenant le temps est venu du silence, de faire le deuil et de réfléchir profondément aux conséquences de ce résultat». «La vérité est que nous avons proposé cette reconnaissance et qu’elle a été refusée.
Nous savons maintenant où nous en sommes dans notre propre pays», ajoute le texte, avant d’appeler à une «semaine de silence» pour pleurer et réfléchir.