Avec au moins 69 cas de noyade depuis le début de la saison estivale, le bilan s’annonce particulièrement lourd et tragique.
Ces incidents ont touché divers plans d’eau, tels que les plages, les barrages, les puits, les bassins d’eau et les rivières. Depuis le début du mois de juin, 69 cas de noyade ont été enregistrés, dont 32 sur les plages et 37 dans d’autres plans d’eau, selon les chiffres de la Protection civile repris par l’APS.
La raison principale de ces accidents, selon le chargé de l’information à la Direction générale de la Protection civile (DGPC), le lieutenant Youcef Abdat cité par l’Aps, est «l’imprudence et la nage dans des lieux interdits à la baignade, à savoir les plages non surveillées, les plans d’eau ou les bassins, où la baignade représente une mort certaine, outre les maladies que les nageurs peuvent contracter».
Par manque de visibilité, les nageurs dans les plans d’eau peuvent se blesser, a-t-il encore prévenu, indiquant que les services de la Protection civile sont intervenus pour secourir de pareils cas, et assurant que la nage dans des plages interdites à la baignade et le saut du haut des rochers constituent de véritables dangers et un comportement imprudent qui ont fait plusieurs victimes.
Dans l’objectif de faire éviter ce danger aux citoyens, un dispositif spécial a été déployé au niveau des plages autorisées à la baignade à travers 14 wilayas côtières, regroupant des agents, des plongeurs, des conducteurs de bateaux pneumatiques ainsi que des médecins dans les centres d’oxygénothérapie à haut débit. Pour les seules journées du week-end dernier, 14 personnes ont péri par noyade, dont 12 en mer, a indiqué samedi un communiqué de la Direction générale de la Protection civile (DGPC).
Pour les noyades en mer, le cadavre d’un jeune âgé de 30 ans a été repêché à Annaba, celui d’un adolescent âgé de 16 ans repêché à El Tarf, ainsi que deux corps sans vie de deux personnes âgées de 50 ans et 24 ans. Dans la wilaya de Béjaïa, le cadavre d’un adolescent âgé de 16 ans a été repêché, ainsi que les cadavres de deux adolescents âgés de 17 et 16 ans. Pour les plans d’eau, les équipes de la Protection civile ont repêché le cadavre d’un homme âgé de 42 ans décédé par noyade à El Tarf, et celui d’un enfant âgé de 13 ans mort par noyade dans un oued à Mila.
Campagne de sensibilisation
Il est à signaler que le corps sans vie du jeune disparu en mer dans la nuit de jeudi à vendredi, au large de Tigzirt à une quarantaine de kilomètres de Tizi Ouzou, a été repêché samedi par les plongeurs de la Protection civile. La victime avait 25 ans.
Samedi, le corps inanimé d’un jeune homme de 19 ans a été repêché à Souk El Ténine après avoir été emporté par les vagues. La victime, originaire d’El Harrach (Alger), avait disparu des regards la veille après avoir plongé, alors que la mer était fortement agitée, a-t-on précisé, soulignant que les éléments de la Protection civile ont déclenché des recherches «immédiatement» après sa disparition.
Les recherches étaient, du reste, toujours en cours pour retrouver deux autres corps, disparus dans des conditions similaires dans la même journée, l’un au large de Melbou, âgé de 17 ans, originaire de la wilaya de Sétif, et le second au large de Tichy, âgé de 19 ans, originaire également de la même wilaya.
Le même jour (samedi), les éléments de la Protection civile ont réussi à sauver in extremis deux baigneurs en totale détresse, retirés des eaux dans un état d’inconscience. Le premier, âgé de 26 ans, se «débarbouillait» sur le rivage attenant au stade de Tichy et le second, âgé de 16 ans, se mouillait non loin des berges de l’hôtel des Hammadites, a ajouté la même source. En tout et pour tout, et dans la même journée du vendredi, la Protection civile est intervenue 82 fois, sauvant d’une mort certaine 26 personnes, précise la cellule de communication, qui en appelle à la prudence.
Il est à préciser que la DGPC avait lancé, depuis le 7 mai dernier en tant que mesure anticipative, des campagnes de sensibilisation aux différents dangers liés à la saison estivale, tels que les incendies de forêt, la baignade dans les plans d’eau, les intoxications alimentaires et les piqûres de scorpion, et ce, au niveau de toutes les wilayas du pays.