Au Maghreb, la gravure sur métaux, reconnue par l’Unesco, reste «peu valorisée»

01/01/2024 mis à jour: 01:33
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Les techniques traditionnelles de gravure sur métaux, telles que le tracé-matis, l'ajourage et le sertissage, récemment inscrites au patrimoine immatériel de l'UNESCO, peinent à être pleinement valorisées au Maghreb. 

Bien que cette forme d'artisanat, caractérisée par la gravure manuelle de motifs géométriques, végétaux et astrologiques sur cuivre, argent ou or, ait obtenu une reconnaissance internationale en décembre, les artisans de la région luttent pour transmettre et préserver leur savoir-faire ancestral.

Au sein du Maghreb, la transmission de la gravure sur métaux se fait généralement de père en fils selon des méthodes traditionnelles. Toutefois, afin de répondre aux nouvelles demandes, certains artisans ont intégré des techniques modernes, telle que la gravure par machine. Mohamed Amine Htiouich, expert en ciselure, exprime sa préoccupation quant à la disparition éventuelle de cette tradition et offre même de former gratuitement des jeunes pour assurer la pérennité de ce savoir-faire.

Malgré la diversité des techniques héritées des Carthaginois en Tunisie et des influences méditerranéennes, berbères et orientales, les graveurs sur métaux du Maghreb estiment que leur métier, bien que très riche, est peu valorisé. La reconnaissance de l'UNESCO est perçue comme une opportunité de promouvoir cette forme d'artisanat au niveau touristique et commercial, mais les artisans soulignent le besoin de stages plus longs pour garantir la transmission complète des techniques de gravure.

En dépit des difficultés, des initiatives isolées se poursuivent dans la région. En Algérie, bien que l'État ne prenne pas d'initiatives publiques, les objets en métal gravé restent très demandés. Au Maroc, un bijoutier souligne que la reconnaissance de l'UNESCO peut avoir un impact positif sur le plan touristique et commercial, tandis qu'en Libye, les artisans déplorent un manque d'encouragement des autorités. En Algérie, les objets en métal gravé demeurent prisés, malgré l'absence d'initiatives publiques, et chaque région a sa spécialité. Un créateur de bijoux modernes en Tunisie, bien que fier de la reconnaissance de l'UNESCO, estime que la gravure pourrait être davantage valorisée dans la région.

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